Prévu pour arriver d’abord au Nigeria, le câble de fibre optique du géant du numérique a finalement choisi le Togo comme première étape africaine. Ce qui conforte les ambitions de hub digital en Afrique de l’Ouest du pays.
« Le Togo, qui n’était pas sur la liste des pays bénéficiaires de la première cohorte, a été intégré après plusieurs mois de négociations, et il devient le premier pays africain à accueillir le câble », s’est réjouie la ministre togolaise de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, Cina Lawson, le 18 mars, sur le quai de Togo Terminal du port autonome de Lomé.
La cérémonie, présidée par le chef de l’État Faure Gnassingbé, marquait l’accueil au Togo d’Equiano, le câble de fibre optique sous-marin du géant du numérique Google qui doit relier neuf pays du continent au reste de l’Europe, de Lisbonne au Cap.
« Ce succès nous permet de satisfaire les exigences de la feuille de route gouvernementale portant sur le renforcement du raccordement internet au réseau mondial », a ajouté la ministre togolaise. Le câble, « qui doit offrir une bande passante 20 fois supérieure à celle de tout autre câble existant en Afrique de l’Ouest », doit être synonyme d’une augmentation de la vitesse d’internet, d’une amélioration de l’expérience des utilisateurs et d’une réduction du coût des données de plus de 14 % d’ici à 2025, selon les données de son ministère.
37 000 emplois en ligne de mire
« Nous sommes ravis que le Togo soit le premier point d’atterrissage d’Equiano sur le continent africain, car cela correspond aux efforts continus du pays pour promouvoir l’inclusion numérique pour l’Afrique », a souligné Nitin Gajria, le directeur général de Google pour l’Afrique subsaharienne.
Selon une étude commanditée par Google, le câble sous-marin devrait créer 37 000 emplois entre 2022 et 2025 dans le pays et générer plus de 350 millions de dollars d’activités sur la période. L’équipement devrait aussi permettre d’augmenter fortement le taux de pénétration d’internet, actuellement de 23 %.
Alors que le premier pays d’accueil devait être le Nigeria, Lomé a accéléré les discussions entamées en 2019 avec Google, mettant en avant sa stratégie nationale, « Togo Digital 2025 », pour finalement obtenir la primeur de l’accueil du câble.
Connectivité avec les voisins
Une fois le déploiement achevé, la maintenance et l’exploitation de ce dernier, ainsi que les réseaux terrestres de fibre optique existants, seront confiées à la société de droit togolais CSquared Woezon, détenue par la Société d’infrastructures numériques (SIN, 44 %) et CSquared (maison mère à 56 %).
À ces missions, s’ajouteront la « gestion et le déploiement de réseaux de fibre métropolitaine et de backbone national à travers le pays », a détaillé Lanre Kolade, le directeur général du groupe CSquared. Ce qui doit permettra au Togo de concrétiser son ambition de devenir un hub digital en Afrique de l’Ouest avec une connectivité vers les pays voisins, dont le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso.
Jusqu’à présent, le pays est desservi par un seul câble, le WACS (West Africa Cable System), ce qui le rend vulnérable aux difficultés de connexion et aux coupures, comme en janvier 2020 lorsqu’un dysfonctionnement avait entrainé des problèmes de connexion durant plus de vingt heures.
Après Lomé, le navire, qui a tiré le câble depuis Lisbonne jusqu’à la capitale togolaise, mettra le cap sur Lagos au Nigéria avant de rejoindre l’Afrique du Sud pour une mise en service générale prévue lors du dernier trimestre de l’année.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée