Quelques heures avant l’annonce de la mort du chef d’Aqmi au Mali, le Conseil de sécurité s’est réuni virtuellement, hier, vendredi 5 juin, à New York, pour renouveler son soutien à la lutte anti-terroriste du G5 Sahel. Les diplomates se sont félicités des progrès réalisés par la force conjointe depuis le sommet de Pau, mais se sont également montrés inquiets à propos des manquements aux droits humains par les armées nationales, constatés depuis le début de l’année.
Neutralisations de terroristes, saisies d’armes, libérations d’otages, à l’ONU, l’heure est plutôt aux félicitations pour l’accélération des coopérations entre les cinq pays du Sahel depuis le sommet de Pau. Pour autant, la mission de l’ONU au Mali a alerté sur l’augmentation en parallèle d’exactions contre les civils, et en particulier contre la minorité peul. Le premier rapport sur les droits humains de la Minusma dénombre 101 exécutions extrajudiciaires par l’armée malienne entre janvier et mars, et une trentaine par l’armée nigérienne.
Vigilance du Conseil
L’ambassadeur du Niger a cependant tenu hier à réaffirmer l’engagement des 5 pays du Sahel : « Nous adhérons pleinement au respect des droits de l’homme dans le contexte du G5 Sahel, et plus particulièrement, dans la protection des civils. »
Pourtant, des pressions ont été faites pour que la haut-commissaire aux Droits de l’homme, Michelle Bachelet, n’intervienne finalement pas lors de cette réunion. Cela n’a pas empêché certains diplomates, comme l’ambassadeur belge Marc Pecsteen, de rappeler que le Conseil sera vigilant : « Tout appel au respect de l’État de droit et des droits humains basiques n’est pas purement philosophique. C’est selon nous une condition indispensable pour gagner contre le terrorisme. »
Takuba salué
Les diplomates se sont félicités aussi que le G5 soit renforcé dès cet été par la centaine de forces spéciales européennes du dispositif Takuba.
Source: Rfi Afrique/ Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée