Trois militaires impliqués dans la tentative de coup d’État contre le président Ali Bongo Ondimba, qui avait rapidement échoué en janvier 2019, ont été condamnés, jeudi 1er juillet, à quinze ans de prison au Gabon.
Le lieutenant Kelly Ondo Obiang, membre de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite et garde prétorienne du président, ainsi que deux autres militaires qui avaient brièvement appelé en direct sur la télévision d’État au « soulèvement populaire », ont écopé de quinze ans de réclusion criminelle. Le procureur avait requis la prison à vie. Cinq gendarmes et un civil, co-accusés, ont été acquittés.
Ce verdict, relativement clément au regard des réquisitions et des chefs d’accusations, a été rendu au milieu de la nuit par la Cour spéciale militaire de Libreville. « Mes clients sont heureux, ils ont fait le V de la victoire à l’audience, c’est un juste milieu », a déclaré à l’AFP un de leurs avocats, Jean-Pierre Moumbembé, qui a tout de même déposé un pourvoi en cassation.
« Soldat de base »
Tôt dans la matinée du 7 janvier 2019, un petit groupe de militaires avait fait irruption dans les locaux de la Radio Télévision gabonaise (RTG) pour diffuser un message sur les ondes de la radio d’État et annoncer la mise en place d’un « Conseil national de restauration » dont le but était de « sauver la démocratie, préserver l’intégrité du territoire national et la cohésion nationale ». Mais ils n’avaient été suivis par personne et la tentative de putsch, menée pendant la convalescence d’Ali Bongo Ondimba, avait rapidement tourné court.
Deux putschistes avaient été abattus par les forces de sécurité. Peu connu par la présidence avant de mener cette tentative de putsch, Ondo Obiang, décrit comme un « soldat de base » relativement discret, avait pour sa part été arrêté avec les deux autres militaires condamnés.
Source : Jeune Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée