La fédération ghanéenne de football a procédé à une purge massive auprès des différentes sélections nationales. Tous les staffs techniques ont en effet été limogés, de même que James Kwesi Appiah, jusqu’à présent sélectionneur des Black Stars.
On savait depuis l’élimination des Black Stars en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 par la Tunisie (1-1, 4-5 aux tirs au but) que James Kwesi Appiah, le sélectionneur nommé en avril 2017, était sur un siège éjectable. Les deux victoires obtenues en novembre dernier en qualifications pour la CAN 2021 face à l’Afrique du Sud et à São Tomé-et-Príncipe n’ont pas suffi à renforcer la position du technicien, qui a été limogé le 2 janvier, ainsi que tout son staff technique, par la fédération.
Mais l’instance dirigeante, présidée depuis octobre dernier par Kurt Okraku, un ancien journaliste et dirigeant du club du FC Dreams Accra (Division 1), ne s’est pas contentée de mettre un terme au contrat d’Appiah, qui touchait environ 25 000 euros par mois. Cette décision concerne en effet toutes les sélections nationales masculines et féminines, de toutes les catégories d’âges. Ainsi, Mercy Tagoe, figure historique du football féminin ghanéen – elle fut internationale avant d’être nommée à la tête des Black Queens – a elle aussi pris la porte, alors que la CAN féminine se jouera en fin d’année.
Purge à grande échelle
Ce grand coup de balai surprend par son ampleur, alors que seul James Kwesi Appiah semblait réellement menacé. La fédération a annoncé sa décision via un communiqué laconique, publié sur son site Internet. Elle s’est contentée d’adresser ses remerciements aux intéressés, sans prendre la peine de les nommer. Elle a par ailleurs annoncé la nomination, au poste de Secrétaire général, de l’avocat Prosper Harrison Addo, qui a également la particularité d’être journaliste sportif.
Avec cette purge à grande échelle, la nouvelle direction de la fédération entend marquer son territoire. « La plupart des techniciens et techniciennes étaient en poste sous l’ancienne direction. C’est une façon de rompre avec le passé », résume un acteur du football ghanéen, sous couvert d’anonymat.
Vaste scandale de corruption
L’instance avait en effet été secouée par un scandale de corruption, révélé par la presse en 2018. L’ancien président, Kwesi Nyantakyi, accusé notamment d’avoir touché d’importants pots-de-vin, avait été poussé à la démission, et la fédération placée sous le contrôle d’un comité de normalisation imposé par la FIFA.
Le contexte entourant le football ghanéen était encore il y a peu particulièrement alarmant. Le journaliste Ahmed Hussein-Suale, l’un de ceux qui avaient révélé ce vaste scandale de corruption, avait été abattu en janvier 2019 dans son véhicule par des individus circulant en moto à Accra.
Ces évictions en nombre pourraient être synonyme de nouveau départ. Mais cette décision risque de coûter cher à la fédération, puisque tous les techniciens et techniciennes concernés étaient encore sous contrat. Et toutes et tous pourront prétendre à des indemnités de licenciement…
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée