En République démocratique du Congo, six mois après l’investiture de Félix Tshisekedi, les négociations entre sa coalition Cach et celle de Joseph Kabila, le FCC, se poursuivent en vue de la formation du gouvernement. Le nouveau et l’ancien chefs de l’État se sont encore vus cette semaine pour tenter d’aplanir les derniers différents. Une photo des deux hommes sabrant le champagne a fuité dans la presse, alors que ce week-end, certains au sein de la coalition pro-Kabila avaient demandé de mettre un terme à la coalition avec Cach et menacé de marcher. Les manifestations sont d’ailleurs interdites toute cette semaine à Kinshasa. L’un des négociateurs de Cach était très optimiste hier et parlait de négociations achevées à plus de 95%.
Le gouvernement devrait comprendre 65 membres : 42 pour le FCC et 23 pour Cach, la coalition du président Tshisekedi. On pourrait croire qu’une fois cette répartition connue, la tâche est bientôt achevée. Mais il faut spécifier quels sont les postes attribués à l’une ou l’autre des coalitions. C’est là-dessus que les équipes de négociations ont planché ces dernières semaines. Et c’est ce qui a plusieurs fois bloqué les discussions… Pour plus de 95%, c’est fait. Reste que les équipes de négociateurs de Cach et du FCC ont buté sur les 5% restant, d’où l’intervention directe dans les négociations du nouveau et de leur ancien président.
Cette répartition, cela faisait partie des sujets que Félix Tshisekedi et Joseph Kabila devaient aborder lors de leur diner au champagne lundi. Depuis, les négociateurs attendent de connaître les suites pour entamer ce qu’ils espèrent être le dernier round de négociations. Ensuite, il va falloir ensuite décider qui occupera concrètement ces postes. Chaque coalition devra proposer des noms au nouveau Premier ministre, Sylvestre Ilunga. Depuis sa désignation le 20 mai dernier, ce dernier ne jouait qu’un rôle de figuration. Cette fois, ce haut cadre du FCC devra formellement choisir les membres de son équipe, mais Félix Tshisekedi restera celui qui nomme.
Reste à savoir si les deux chefs de l’exécutif seront capables de se mettre d’accord, entre la volonté d’un changement affiché par Cach et l’impératif du FCC de maintenir ses caciques.
■ L’un des négociateurs de Cach, Baudouin Mayo Mambeke, secrétaire général de l’UNC de Vital Kamerhe, affiche son optimisme.
« On n’a pas tout fini, mais on a fait le grand chemin, on a fait l’essentiel du parcours dans les 95 %. Mais il reste quand même quelques postes qui vont faire l’objet du dernier round des négociations. »
RFI : On sait que plusieurs fois on a annoncé que le gouvernement était sur le point d’être formé. Cela fait même des mois. Qu’est-ce qui vous rend plus optimiste, cette fois-là ?
« Il y a plusieurs sources. Moi, je vous parle en tant que l’un des négociateurs. Nous, on savait que ça ne correspondait à rien, parce que les négociations n’étaient pas encore terminées. Mais là, je crois qu’avec quelques chances, on les boucle très bientôt ».
RFI : l’étape suivante ce sera chaque camp qui va proposer des animateurs au Premier ministre et au président, mais, en gros, il n’y aura plus de négociations ou de négociations entre vous, les négociateurs du Cach et du FCC ?
« Non, non… Cela ne va plus relever des négociateurs, parce que là c’est une affaire du formateur du gouvernement, qui (sont) le Premier ministre et le chef de l’État ».
Source: RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée