Arrivé lundi 11 avril à Brazzaville pour une visite de trois jours, le chef de l’État rwandais Paul Kagame s’est adressé au Parlement congolais réuni en congrès. Dans son discours axé sur la sécurité, la paix, l’intégration régionale et l’unité africaine, il a appelé à une « collaboration constante » pour lutter contre l’insécurité dans la régions des Grands Lacs.
Le dirigeant rwandais a prononcé son discours de 18 minutes en anglais, après de brèves salutations en français. Il a ensuite relevé qu’au sein de la région des Grands Lacs quelques poches d’insécurité persistent, estimant que la lutte contre ce fléau nécessitait une collaboration régionale constante, notamment à l’est de la République démocratique du Congo, où opèrent des groupes armés.
Paul Kagame a affirmé que 5 000 troupes rwandaises étaient stationnées sur le continent, en Centrafrique et au Soudan du Sud notamment, où elles interviennent dans le cadre de missions de maintien de la paix des Nations unies.
« Il y a aujourd’hui beaucoup de conflits qui durent des décennies sur le continent. Ce qui explique cela, c’est notre inaction, il est temps de rebattre les cartes », a-t-il estimé.
Au milieu de l’insécurité à l’échelle mondiale et du Covid-19, le partenariat entre Kigali et Brazzaville peut être source de stabilité, de croissance et de prospérité au sein de la région, selon Paul Kagamé qui va signer ce mardi avec son homologue congolais Denis Sassou-Nguesso une série d’accords sur la coopération, la sécurité ou encore dans le domaine du foncier.
• La question des réfugiés rwandais
Un autre sujet devrait être au cœur de la visite de Paul Kagame : ce sont les réfugiés rwandais. Environ 8 500 de ses compatriotes basés dans le pays, ayant fui le génocide de 1994, ont perdu leur statut de réfugiés depuis fin 2017. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, tient à les rassurer. Il n’y aura aucun retour forcé au Rwanda.
Les gens peuvent se rendre au Rwanda si tel est leur désir. Mais nous, nous ne ferons jamais de charters, mettre les gens de force dans les avions. Ce serait totalement à l’opposé à la philosophie qui est la nôtre. Nous sommes un pays d’accueil. Ils sont libres de se rendre au Rwanda qui est leur patrie d’origine. Effectivement, les Nations unies ont mis fin au statut de réfugiés en ce qui concerne les Rwandais pour la simple raison que la situation est totalement stable au Rwanda. Le président Kagamé lui-même s’était rendu ici à Brazzaville. Son ambassadeur a mené également une campagne de sensibilisation à travers tout le Congo-Brazzaville. Donc, un certain nombre est rentré. Mais le gros du contingent est quand même resté dans le pays. C’est une communauté tranquille qui s’adonne à des travaux agricoles de manière générale, qui est bien intégrée dans la société congolaise. Nous essayons de les inciter à avoir la double nationalité. Donc, c’est une situation un tout petit peu hybride. Nous sommes un pays d’accueil. Nous ne pouvons pas mettre les gens dans des charters pour les renvoyer chez eux.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée