Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé lundi les militaires en Guinée-Bissau à rester à l’écart de la crise politique dans le pays, réclamant à nouveau la tenue de la présidentielle le 24 novembre. Une délégation de six chefs d’État de la Cedeao portera le même message au président Vaz, le 16 novembre, à Bissau.
« Les membres du Conseil de sécurité saluent l’absence d’interférence des forces de sécurité et de défense de la Guinée-Bissau et les exhortent à maintenir cette attitude lors du processus politique et électoral et au-delà », souligne une déclaration approuvée à l’unanimité au terme d’une réunion organisée lundi 11 novembre au Conseil de sécurité de l’ONU.
Celle-ci intervient alors que le président bissau-guinéen José Mario Vaz, cible depuis fin octobre de vives critiques de la communauté internationale à cause de la crise politique que traverse son pays, s’est entretenu samedi, avec le vice-chef d’état-major, le général Mamadu Ture Kuruma, sans que rien ne filtre de la conversation.
Soutien à Aristides Gomes
Il s’agissait à New York de la deuxième réunion en dix jours du Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau, demandée par les trois membres africains de l’instance, la Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud. En réaffirmant « la légitimité » du gouvernement du Premier ministre Aristides Gomes limogé fin octobre par le président Vaz, à organiser le scrutin présidentiel, « les membres du Conseil de sécurité encouragent tous les acteurs politiques à travailler ensemble pour tenir l’élection présidentielle le 24 novembre » comme le prévoit le calendrier électoral.
Malgré la démission de Faustino Imbali vendredi dernier, nommé il y a une dizaine de jours au poste de Premier ministre par le président Vaz, le Conseil de sécurité exprime à nouveau dans son texte sa « profonde inquiétude » face à la poursuite de la crise politique et institutionnelle en Guinée-Bissau.
L’issue de celle-ci dépend largement du président Vaz, après un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), vendredi à Niamey, qui l’a mis en garde contre le risque d’une nouvelle « guerre civile ».
Une délégation de chefs d’État de la Cedeao est attendue à Bissau samedi 16 novembre. Celle-ci sera composée des présidents du Niger, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée et du Nigeria. Objectif : transmettre de vive voix les décisions et mises en garde de l’organisation ouest-africaine au président Vaz.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée