Depuis le coup de force militaire qui a abouti à l’arrestation d’Alpha Condé dans son palais de Sékhoutouréya, le 5 septembre, de nombreux Guinéens souhaitent voir l’ex-président traduit devant la justice. Thierno Yaya Diallo est membre de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie qui soutient l’opposition.
Il se souvient encore de ses conditions difficiles de détention à la prison centrale de Conakry. Il fait partie de ceux qui exigent qu’Alpha Condé soit jugé pour avoir plongé la Guinée dans une crise politique majeure.
« Je pense qu’Alpha Condé est détenu dans des conditions présidentielles. Parce que moi, j’ai été l’un des prisonniers d’Alpha Condé. On a été mis dans des conditions extrêmement difficiles, dans des espaces extrêmement petits, dans des conditions environnementales très difficiles, avec des toilettes partagées par des milliers de personnes incarcérées. Donc être dans une villa en sécurité et qu’il mange ce qu’il veut, je pense que c’est ce que nous souhaitons à tout être humain et à un ancien président de la République « explique t-il.
Alors que les opposants au régime déchu exigent qu’Alpha Condé soit jugé en Guinée, la Cédéao, de son côté, maintient la pression sur la junte au pouvoir.
Réaction du Rpg Arc-en-ciel
Pour Sékou Nana Sylla, du RPG Arc-en-ciel, les dirigeants ouest-africains ont raison d’insister au sujet de la libération d’Alpha Condé, en raison notamment de son âge, 82 ans, et des risques de contamination à la Covid-19.
Selon lui » la Cédéao est une communauté de destin, les crises d’ici intéressent les dirigeants de la sous-région. Le président Alpha Condé a un bien immobilier dans la banlieue de Conakry. C’est aux nouvelles autorités d’assurer les conditions sécuritaires nécessaires en ces lieux et lui permettre d’y vivre. Il est âgé, nous sommes dans un contexte de pandémie mondiale, il est important que les nouvelles autorités comprennent cette nécessité vitale de le libérer. »
Transférer Alpha Condé de son actuel lieu de détention serait toutefois un risque pour la sécurité intérieure, estime l’opposant Thierno Yaya Diallo.
« Il serait bien de le mettre dans de bonnes conditions mais je pense qu’il ne peut pas être libre parce que cela représenterait un danger pour lui, en tant qu’ancien chef d’Etat et en tant que responsable de la situation actuelle de la Guinée » précise t-il.
La semaine dernière, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, dont le pays assure la présidence tournante de la Cédéao, a réitéré la demande de libération du président déchu. Mais la junte continue de refuser et assure que le président Condé est » en bonne santé » et correctement pris en charge.
Source: Deutsvhe Welle Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée