La date butoir fixée par la junte au pouvoir à Conakry pour que les partis politiques aient fait leurs propositions pour la période de transition ne semble pas avoir été entendue par les concernés.
« Une feuille de route existe déjà »
Ces derniers estiment en effet que cette feuille de route existe depuis des mois mais qu’elle n’aurait pas été prise en compte par les militaires au pouvoir.
Aliou Condé, secrétaire général de l’UFDG, l’Union des forces démocratiques de Guinée, rappelle que « la junte au départ avait demandé à chaque parti ou coalition de préparer une proposition d’une feuille de route pour la transition. Il ajoute que cela veut dire « la définition des éléments de la Constitution, du code électoral, de l’organe de la gestion des élections, du fichier électoral, et du chronogramme. Nous avons déposé ce document depuis septembre 2021 ».
Le 15 avril s’est ouvert à Conakry le cadre de concertation inclusif, un forum censé faciliter la transition politique.
La junte, à travers Mory Condé, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a présenté ce que le pouvoir appelle les dix étapes-clés devant conduire à la restitution de l’ordre constitutionnel, mais sans indiquer quand les militaires souhaitent rendre le pouvoir aux civils.
Ce document comprend le recensement de la population, l’établissement du fichier électoral, l’élaboration de la nouvelle Constitution, l’organisation du scrutin référendaire ou encore l’élaboration des textes de lois organiques.
Pour Aliou Condé, ceci ne relève toutefois pas des revendications des parties prenantes sur la durée de la transition
« Donc aujourd’hui, on est déjà à près de huit mois de durée de la transition et c’est maintenant que la junte nous demande de donner des explications sur les délais d’exécution des tâches. Or il y a des choses qui ne sont pas à leur place comme le recensement global de la population qui ne relève pas de la volonté du gouvernement, car cela est fait avec le système des Nations unies ».
Crainte des sanctions
Fin mars, la Cédéao avait lancé un ultimatum à la junte au pouvoir afin de la forcer à fixer une date pour l’organisation des élections.
« La Cédéao a donné un ultimatum à la junte qui est fixé au 25 avril. Il faut donc trouver quoi dire à la Cédéao pour éviter les sanctions », estime Joachim Baba Milimouno, chargé de la communication au sein de l’UFDG, la junte est sous pression car elle veut éviter de nouvelles sanctions.
L’avenir politique de la Guinée reste donc dans l’incertitude, les autorités militaires se montrant incapables de fixer une date pour les prochaines élections.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée