Hydrocarbures en Afrique : des centaines de blocs pétroliers et gaziers cherchent prospecteurs

Galvanisés par la fièvre des découvertes de ces dernières années, plusieurs pays africains, principalement de la côte Atlantique, proposent des licences d’exploration aux compagnies pétrolières. Tour d’horizon des principaux blocs en promotion pour 2020.

Le 20 novembre, la société nationale pétrolière nigériane, Nigerian National Petroleum Corporation (NNCP), annonçait le lancement d’un nouveau cycle de licences d’exploration en offshore et onshore d’ici juillet 2020. Des blocs d’hydrocarbures qui viennent consolider le répertoire de gîtes pétroliers et gaziers mis aux enchères un peu partout en Afrique pour l’année 2020. Une première depuis 13 ans pour le Nigéria qui compte actuellement 211 blocs encore non attribués et entend avant conclure ses pourparlers avec les compagnies pétrolières étrangères sur les nouvelles conditions fiscales pour l’exploration. Par cette politique, le Nigéria, premier producteur africain du pétrole va rehausser son niveau de production à 3 millions de barils en 2023, contre environ 2 millions de barils par jour en 2018 pour la locomotive de l’UEMOA.

Une région qui abrite les plus importantes découvertes pétrolières et gazières de ces dernières années, aiguisant l’appétit des pays en quête de nouveaux investisseurs dans l’exploration. A commencer par la Côte d’Ivoire qui met actuellement en vente 18 blocs, avec un accent particulier sur 5 blocs (CI-800, CI-801, CI-802, CI-102, CI-503). Des blocs taxés de forts potentiels, pouvant être exploités dans des délais courts pour le pays qui vise les 100 000 barils par jour.

Zoom sur le prolifique bassin MSGBC

Dans cette région sur l’Atlantique, la découverte de gisements offshore concentrés principalement dans le prolifique bassin MSGBC – Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry – suscite un regain d’intérêt des investisseurs. Saisissant la dynamique, les pays ont mis aux enchères plusieurs blocs. Après avoir annoncé un appel d’offres pour 12 blocs pétroliers et gaziers offshore, le Sénégal mettra finalement en vente 10 blocs, a annoncé le pays lors du dernier sommet des Etats membres du bassin MSGBC. Le processus durera six mois, soit jusqu’en juin 2020. Aux côté du Sénégal, la Mauritanie où des découvertes majeures ont été faites au cours de l’année, ambitionne d’étendre ses explorations, tout comme la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry. Sans passer par les classiques road show internationaux, ces quatre pays affichent néanmoins à travers leur stratégie de développement, leur volonté d’attirer les investisseurs pour l’exploration offshore en gaz et pétrole.

A LIRE AUSSI:   RDC: mort en prison de Jean Bompengo, accusé dans l'assassinat de Kabila père

Le Retour du Gabon et de la Guinée équatoriale

En Afrique centrale, les principaux blocs pétroliers en promotion ont été notamment présentés par la Guinée Equatoriale et le Gabon. Libreville a initié en novembre 2018 un appel d’offres international sur 35 blocs en offshore, en cours jusqu’en janvier 2020. Le Gabon cherche ainsi à rehausser son niveau de production et à augmenter ses réserves stagnantes, surtout à travers des explorations offshore. Le pays qui vise à atteindre 300 000 barils journaliers entre 2020 et 2021, s’est doté d’un nouveau code des hydrocarbures promulgué le 16 juillet.

La Guinée Equatoriale voisine prévoit à son tour de lancer un nouveau cycle d’octroi de licences pétro-gazières, d’ici juin ou décembre 2020. Malabo a déjà lancé un cycle d’octroi de 26 licences pétro-gazières, dont 24 en offshore et deux en onshore en avril dernier. Le pays espère ainsi se positionner en hub gazier de la sous-région.

La Somalie s’ouvre à l’international avec 15 blocs en promotion

Sur la corne de l’Afrique, la Somalie prévoit de présenter ses plans en décembre pour son premier cycle d’octroi de licences de pétrole et de gaz en 2020, selon le ministre du Pétrole et des ressources minérales du pays Abdirashid Mohamed Ahmed, qui s’est exprimé lors d’Africa Oil Week 2019. Le pays en proie à une instabilité politique chronique prévoit d’adopter un nouveau code des hydrocarbures d’ici la fin de l’année, avant de présenter une quinzaine de blocs pétroliers aux investisseurs. Dans la région est, le Soudan du Sud poursuit également ses efforts pour accroître sa production et stimuler les investissements dans son secteur de l’énergie.

A LIRE AUSSI:   Henri-Marie Dondra : « Nous souhaitons que l’aide internationale soit renforcée »

Le pays a de ce fait annoncé un cycle d’octroi de licences de gaz et de pétrole au cours de l’année 2020. Pour son voisinougandais, ce sont cinq blocs pétroliers qui ont été mis en vente début novembre pour accélérer la production pétrolière et gazière du pays enclavé, qui développe actuellement un ambitieux programme d’acheminement de sa production par pipeline via la Tanzanie.

Source: La Tribune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Togo : le palais de Lomé, désormais un musée pour réconcilier les mémoires

Read Next

Entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, la guerre de l’attiéké est déclarée