Le parquet kényan a ordonné vendredi l’arrestation pour malversations financières du gouverneur de Nairobi, Mike Sonko, qui devient ainsi la dernière victime de haut rang de la lutte contre la corruption menée par les autorités.
Mike Sonko est accusé, avec d’autres officiels, d’avoir bénéficié de paiements illicites et acquis des biens illégalement pour une valeur totale de 3,5 millions de dollars (3,1 millions d’euros). Le directeur des poursuites publiques, Noordin Haji, a affirmé dans un communiqué avoir suffisamment de preuves pour le poursuivre, ainsi que ses associés, pour « acquisition illégale de biens publics, blanchiment d’argent et autres crimes économiques ».
« J’ai en conséquence ordonné l’arrestation et la comparution immédiates devant un tribunal du gouverneur de Nairobi, Mike Sonko, et d’autres personnes », a ajouté Noordin Haji.
Le parti au pouvoir avait fait un choix non conformiste en 2017 en désignant pour le représenter aux élections des gouverneurs le très populaire et sulfureux Mike Sonko, passé dans sa jeunesse par la case prison et régulièrement accusé d’activités illégales, comme le trafic de drogue.
Noordin Haji a expliqué avoir rencontré des difficultés au cours de son enquête sur Mike Sonko et ses comparses en raison de « tentatives répétées par les accusés de faire obstruction aux investigations en recourant à des tactiques d’intimidation et à des hommes de main pour menacer les membres des forces de l’ordre ».
Look « gangsta »
Depuis l’élection, Mike Sonko avait choisi de travailler depuis sa maison de campagne dans le comté de Machakos, à environ 60 km au sud-est de Nairobi. Il est très apprécié des Kényans les plus pauvres pour ses services d’ambulances et de pompiers, personnalisés à son nom, chargés de venir en aide aux personnes vivant dans les bidonvilles.
L’excentrique Sonko cultive un look « gangsta », avec ses grosses chaînes et bagues en or, et ses chaussures dorées. Il s’était récemment attiré des critiques pour avoir dévoilé sur les réseaux sociaux sa fastueuse salle à manger, aux parures et accessoires dorés.
Le président Uhuru Kenyatta a lancé après sa réélection fin 2017 une guerre contre la corruption dans son pays à l’économie dynamique mais minée depuis des décennies par une culture de pots-de-vin et de malversations. Depuis, des dizaines de hauts responsables ont été inculpés.
Le Kenya a été touché par plusieurs scandales de corruption ces dernières années. En 2018, le pays était classé 144e sur 180 dans l’index sur la perception de la corruption établi par Transparency International.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée