Au pouvoir de 2003 à 2013, Mwai Kibaki avait été le troisième chef de l’État de l’histoire du Kenya. Son décès a été annoncé ce 22 avril à Nairobi par l’actuel président, Uhuru Kenyatta.
« C’est un triste jour pour nous en tant que pays. Nous avons perdu un grand leader, l’ancien président Mwai Kibaki», a déclaré Uhuru Kenyatta dans une annonce solennelle retransmise à la télévision.
Impliqué dans la politique kényane depuis l’indépendance, obtenue en 1963, Mwai Kibaki avait été élu sur la promesse de lutter contre la corruption après plus de 20 ans de règne de l’autoritaire Daniel Arap Moi.
La décennie que ce Kikuyu a passé au pouvoir a néanmoins été marquée par des scandales de corruption ainsi que par les pires violences politiques depuis l’indépendance.
Fin 2007, sa réélection contestée débouche sur des violences opposant kikuyu et kalenjin, deux des principales communautés du pays. Plus de 1 000 personnes sont tuées et des centaines de milliers d’autres déplacées, et ces événements sont aujourd’hui encore une blessure profonde dans l’histoire du Kenya.
Sous la pression de Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, Kibaki avait par la suite accepté un partage du pouvoir.
Cet ancien ministre des Finances, professeur d’économie formé en Ouganda et à Londres, a par ailleurs été reconnu pour son rôle dans le développement de l’économie locale, à travers notamment le plan Vision2030, repris par son successeur, Uhuru Kenyatta. Il alliait de vraies compétences technocratiques à un solide instinct libéral et réformateur.
Après son départ du pouvoir en 2013, il s’était retiré dans son fief de Nyeri, à une centaine de kilomètres au nord de Nairobi.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée