Comment les valoriser les richesses des sous-sols au profit des pays de la Cemac ? La Communauté économique et monétaire régionale a lancé l’élaboration du projet la semaine dernière. Une idée vieille de plus de dix ans mais freinée par les crises successives. Réunis en visioconférence, lundi 4 avril, les ministres des Mines du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo-Brazzaville, du Gabon, du Tchad et de la Guinée-Equatoriale ont convenu d’un calendrier pour avancer.
D’abord le diagnostic. Une équipe de la Cemac entame une tournée dans les six pays pour faire un état des lieux, identifier les forces des uns et des autres et là, où peuvent être développés des projets transnationaux.
Antoine Dembi Duval, directeur du développement industriel, des mines et du tourisme à la Commission de la Cemac est actuellement en mission à Douala. À titre d’exemple, il pointe un paradoxe : le Cameroun continue d’acheter à l’étranger la matière première qui sert à fabriquer l’aluminium, la bauxite alors que le pays abrite un gisement au potentiel digne des plus grands projets mondiaux.
Autre paradoxe, l’Afrique centrale importe des engrais agricoles qu’elle pourrait fabriquer localement avec la potasse disponible au Congo.
Une politique régionale aura pour objectif, explique-t-il, d’industrialiser par étape et par segment le secteur minier, en transformant sur place la matière première. Une mise en commun des ressources pour fabriquer des alliages pour des matériaux de construction notamment.
Un processus sur le temps long car pour développer un marché minier régional, il faut aussi résoudre les questions d’énergie et de transport.
Prochaine étape pour Antoine Dembi Duval et l’équipe de la Cemac : le Tchad. Et à la fin de sa tournée régionale, la rédaction d’un premier document, qui doit être présenté début 2023.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée