La chanteuse malienne Rokia Traoré a été arrêtée mardi à l’aéroport parisien de Roissy, à sa descente d’un avion en provenance de Bamako, a confirmé vendredi son avocat. Elle faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice belge, lié à un litige sur la garde de sa fille.
Son avocat a confirmé vendredi à l’AFP une information de Radio France internationale. La célèbre chanteuse malienne Rokia Traoré a été arrêtée mardi en France en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice belge, lié à un litige sur la garde de sa fille, née de père belge.
Selon Me Kenneth Feliho, l’arrestation a eu lieu à l’aéroport parisien de Roissy, alors que la chanteuse arrivait de Bamako. L’interpellation est liée à un mandat d’arrêt européen émis à Bruxelles pour « enlèvement, séquestration et prise d’otage ».
Ce mandat d’arrêt découle du non-respect par la chanteuse d’un jugement rendu fin 2019 exigeant d’elle la remise de sa fille de cinq ans à son père belge, dont Rokia Traoré est séparé.
Un juge d’instruction de Bruxelles est à l’origine de ce mandat d’arrêt, a indiqué à l’AFP le parquet de la capitale belge, sans autre précision.
Selon RFI, le tribunal de première instance de Bruxelles avait décidé de confier « la garde exclusive » de l’enfant à son père.
Une décision que la chanteuse a contestée « dès le départ », d’après Me Feliho, du barreau de Bruxelles. Elle avait interjeté appel du jugement de première instance.
« C’est incroyable que le juge belge ait décidé que le lien de rattachement (de l’enfant) soit la Belgique, alors que son père vit à Marseille », dans le sud de la France, a poursuivi l’avocat.
Selon lui, la fillette vit au Mali depuis plus de quatre ans, « elle n’a passé que quatre mois en Belgique ».
Audience à Paris le 18 mars
Rokia Traoré a été incarcérée après son interpellation et une audience est désormais prévue à Paris le 18 mars pour examiner la demande de remise de la chanteuse à la Belgique.
Vendredi après-midi, une pétition en ligne à l’initiative du Collectif des Mères veilleuses (Mères monoparentales de Belgique) pour exiger la libération de Mme Traoré avait recueilli plus de 5 000 signatures.
La pétition dénonce entre autres « les dysfonctionnements de notre justice belge à l’égard des mères monoparentales, (…) sans cesse tenues pour responsables du désintérêt et du désinvestissement des pères à l’égard des enfants. »
Rokia Traoré, chanteuse et guitariste, est notamment connue pour son engagement en faveur des réfugiés et pour avoir été nommée en 2016 ambassadrice de bonne volonté par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Source: France 24/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée