Selon la CPI, Saïf Al-Islam Kadhafi, dont le sort était jusqu’à présent incertain, se trouve actuellement à Zintan, dans le nord-ouest de la Libye.
La Cour pénale internationale (CPI) pense que Saïf Al-Islam Kadhafi, l’un des fils de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi, se trouve à Zintan, en Libye, a annoncé mercredi 6 novembre au Conseil de sécurité des Nations unies la procureure Fatou Bensouda.
Son bureau, a-t-elle déclaré, « a des informations crédibles sur la localisation actuelle » de trois suspects visés depuis longtemps par des mandats d’arrêt de la CPI. Jusqu’à présent, le sort de Saïf Al-Islam Kadhafi restait incertain.
Deux autres suspects
Les deux autres suspects recherchés par la Cour pénale sont Al-Tuhamy Mohamed Khaled, ex-chef de l’agence de sécurité intérieure libyenne, et Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli, membre des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen engagé depuis avril dans une offensive militaire pour s’emparer de la capitale Tripoli.
Le mandat d’arrêt contre Al-Tuhamy Mohamed Khaled est pendant depuis plus de six ans. Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli fait quant à lui l’objet de deux mandats toujours non exécutés plus de deux ans après l’émission du premier ordre, a rappelé Fatou Bensouda.
Selon la magistrate, Al-Tuhamy Mohamed Khaled, qui était soupçonné d’habiter au Caire lors de l’émission de son mandat d’arrêt en avril 2017, y « réside toujours ». Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli « jouit toujours de sa liberté dans la région de Benghazi »,dans l’est de la Libye.
Ce dernier aurait même été une nouvelle fois promu en juillet, passant du rang de major à celui de lieutenant-colonel. « Cette promotion envoie un message clair selon lequel Khalifa Haftar n’a aucune intention » de le faire poursuivre en justice, a déploré MmeBensouda.
Honteuse impunité
La procureure a appelé, « en application de la résolution 1970 du Conseil de sécurité, tous les Etats, dont la Libye et l’Egypte, à faciliter l’arrestation immédiate et au transfert à la Cour des fugitifs libyens ». « Les trois suspects sont accusés de crimes internationaux graves, incluant des crimes de guerre, de la torture, des traitements cruels, des crimes contre l’humanité et d’autres crimes inhumains », a-t-elle souligné. La CPI « travaille sur l’émission de nouveaux mandats d’arrêt », a aussi dit la magistrate, sans autre précision.
Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont jugé honteuse et incroyable l’impunité dont bénéficient les trois fugitifs. Rappelant qu’ils avaient été localisés, l’ambassadeur de la Belgique à l’ONU, Marc Pecsteen de Buytswerve, a plaidé pour que le Conseil les inscrive sur des listes de sanctions onusiennes.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-tshiess Makaya-exaucée