Deux juges d’instruction suisses de la Cour pénale spéciale (CPS) ont prêté serment mercredi (24 mars) pour lancer les travaux cette juridiction. La CPS est censée répondre aux attentes des victimes.
De nombreuses victimes en Centrafrique attendent toujours de savoir pourquoi elles ont souffert, pourquoi elles ont perdu des proches et souhaitent donc que la vérité soit apportée sur ces crimes.
« Les attentes des victimes sont toujours basées sur les questions de vérité parce que les victimes ont subi des préjudices. Que la justice fasse son travail pour que les victimes connaissent la vérité sur ce qui s’est passé pendant la crise dans notre pays », a exigé Evodie Ndemadé qui a perdu ses deux enfants.
La Cour pénale spéciale se met au travail
La nuit semble longue pour les victimes mais l’administration de la justice se met en place pour juger les bourreaux. Les deux juges suisses de la Cour pénale spéciale (CPS) ont prêté serment en qualité de juge d’instruction.
« Plus d’une dizaine de dossiers sont bouclés et lorsqu’on dit un dossier, ce sont plusieurs auditions, plusieurs victimes et éventuellement plusieurs noms de suspects donc, ce sont de grands dossiers. Des dossiers de crimes complexes sont nombreux sans compter le fait qu’il y a une enquête préliminaire qui vient d’être bouclée et qui a permis la saisine des juges il y a quelques semaines. Nous sommes encore sur une enquête très pour essayer de voir clair dans ce qui s’est passé, Alain Tolmo, procureur à la CPS.
Pour le procureur Alain Tolmo, le parquet a communiqué les dossiers étudiés aux juges d’instruction. Les audiences de cette Cour sont prévues durant les premiers mois de 2021.
Le président Faustin Archange Touadera espère qu’avec ce serment des juges, la machine de la CPS va se mettre en branle.
« Je pense que la Cour pénale spéciale a fait le plein de ses juges et de ses organes et donc elle pourrait démarrer au plus tôt son travail » a estimé le président Touadéra.
En Centrafrique, tous les mécanismes judiciaires et non judiciaires sont ainsi mis en place. Le reste dépend désormais du calendrier de chaque organe pour donner aux victimes espérance et réparation.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée