Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a assuré, dimanche, que la France n’avait qu’un « souhait » après l’élection du président Abdelmadjid Tebboune en Algérie : la « poursuite de la transition démocratique ». Deux jours avant, Emmanuel Macron s’était alors contenté de « prendre note » du résultat de la présidentielle.
À peine élu, les relations entre le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune et la France, qu’il avait accusé pendant la campagne de s’ingérer dans les affaires algériennes, s’annoncent tendues.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a cependant assuré, dimanche 17 décembre, que la France n’avait qu’un « souhait » : que la « poursuite de la transition démocratique » puisse se faire « dans le respect de la souveraineté algérienne ».
Depuis le mois de février, l’Algérie est le théâtre d’une contestation populaire contre le pouvoir, qui a obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril et rejette l’élection de son successeur en dénonçant un « vote truqué ».
Reprenant les termes employés par le président Emmanuel Macron, le ministre des Affaires étrangères a indiqué, sur les ondes de France Inter, que la France avait « constaté et pris acte de la victoire de M. Tebboune ».
Liée par une relation étroite et tumultueuse avec son ancienne colonie, la France est restée très prudente, voire distante, sur les évènements en Algérie. Après l’annonce du résultat de la présidentielle du 12 décembre, Emmanuel Macron avait appelé les autorités à engager un « dialogue » avec le peuple algérien, sans féliciter le vainqueur.
« Concernant le président français, je ne lui répondrai pas »
« J’ai pris note de l’annonce officielle que M. Tebboune a remporté l’élection présidentielle algérienne dès le premier tour », avait déclaré le président français lors d’une conférence de presse à l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles, en se gardant de féliciter le vainqueur. « Je souhaite simplement que ces aspirations exprimées par le peuple algérien trouvent une réponse dans le dialogue qui doit s’ouvrir entre les autorités et la population », a souligné le président français.
« Il appartient aux Algériens d’en trouver les voies et moyens dans le cadre d’un véritable dialogue démocratique et je leur dis, avec respect et amitié, que dans ce moment crucial de leur histoire, la France se tient à leurs côtés », a ajouté Emmanuel Macron.
Une réaction a minima et un message qui ne semblent pas avoir été au goût du successeur d’Abdelaziz Bouteflika. « Concernant le président français, je ne lui répondrai pas. Il est libre de vendre la marchandise qu’il veut dans son pays, mais moi j’ai été élu par le peuple algérien et je ne reconnais que le peuple algérien », a-t-il sèchement répliqué, sous des applaudissements nourris, lors d’une conférence de presse organisée le 13 décembre à Alger.
Pendant la campagne, Abdelmadjid Tebboune, qui fût plusieurs fois ministre puis Premier ministre sous l’ère Bouteflika, avait déjà accusé la France d’ingérence dans la vie politique algérienne.
Source: France 24/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée