Le Conseil de sécurité a donné son feu vert à la nomination du nouveau représentant de l’ONU en Libye, Jan Kubis. Actuellement représentant des Nations unies au Liban, la candidature du Slovaque avait été proposée un peu plus tôt par le secrétaire général Antonio Guterres. Si elle est entérinée, alors la mission libyenne retrouvera un chef, alors que le poste est vacant depuis 10 mois, suite au départ de Ghassan Salamé.
Il ne manque plus que l’aval définitif d’Antonio Guterres, et la mission onusienne en Libye devrait enfin avoir de nouveau un chef, après dix mois de vacances et alors que le pays est déchiré par des crises politique et militaire. Le Conseil de sécurité a donné son accord à la nomination du Slovaque Jan Kubis, après plusieurs mois de rebondissements, rappelle notre correspondante à New-York, Carrie Nooten.
Mais c’est lassé, refroidi par la démission de dernière minute en décembre de Nickolay Mladenov pour qui il s’était enflammé, que le Conseil a opté pour ce consensus – même s’il semble peu convaincu par son profil. Slovaque de 68 ans, en poste depuis deux ans à la tête de la mission onusienne au Liban, Jan Kubis a la réputation d’être franc, direct, mais aussi critique à l’égard des dirigeants du pays.
Il prendra la tête de la Manul alors qu’il ne parle pas arabe, et n’est pas non plus africain, comme le réclamait pourtant l’Union africaine. Avant de proposer sa candidature pour la mission basée à Tripoli, les parties libyennes ont été consultées, assure-t-on à l’ONU. Il sera secondé pour les opérations par le Zimbabwéen Raisedon Zenenga.
Les défis qui attendent l’envoyé spécial
Pour l’ONU, il est urgent d’agir en Libye afin de préserver l’accord fragile de cessez-le-feu signé en octobre dernier. Le nouvel émissaire devra faire face à de multiples défis.
Quelques mois après sa démission, Ghassan Salamé a multiplié les déclarations dénonçant les acteurs impliqués en Libye qui n’ont « aucune intention de parvenir à la paix », la duplicité de ceux qui « disent une chose et font le contraire ». Il a dénoncé également, certains responsables de l’ONU qui ont leur propre agenda, qui parfois, va à l’encontre de la mission de l’envoyé spécial.
Depuis, la situation n’a pas évolué ou alors dans le mauvais sens. Le jeu d’influence des différents pays en Libye, n’a fait que croître. En effet, les mercenaires, russes, turcs, syriens pro-turcs, soudanais et tchadiens sont toujours là, alors que l’accord de cessez-le-feu impose leur départ avant ce 23 janvier. Pourtant, le pont aérien entre la Turquie et la Libye pour transporter des armes et des mercenaires se poursuit. Les russes aussi ne semblent pas prêts à quitter le pays.
La nomination d’un exécutif unifié, un processus bloqué depuis trois mois, sera l’un des défis du nouvel émissaire. C’est cet exécutif qui sera chargé de conduire le pays vers les élections prévues en décembre prochain. Mission qui semble impossible si les Nations unies n’arrivent pas à parler d’une seule voix pour stopper les ingérences et les importations d’armes
Source: Rfi Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée