La Russie a livré le 15 octobre dernier, des chars de guerre à la Centrafrique. Selon l’ambassadeur russe en Centrafrique, les moyens militaires offerts par Moscou permettront au pays de vaincre l’insécurité.
Depuis l’assouplissement de l’embargo sur les armes, l’armée centrafricaine bénéficie d’un renforcement de ses capacités. Selon l’ambassadeur russe en Centrafrique, les moyens militaires offerts par Moscou, permettront au pays de vaincre l’insécurité. « Ce sont des blindés russes qui ont aidé à remporter des centaines de victoire et à rétablir la paix dans de nombreux pays. Grâce à ces blindés, l’armée centrafricaine sera plus efficace au combat », dit Vladimir Titorenko.
Mais, en dépit de l’assaut conjoint de la Minusca et des Faca, les forces armées centrafricaines, contre les positions des 3R, ce mouvement rebelle ne s’avoue pas vaincu. Il dispose encore d’otages et met en avant sa capacité de nuisance. Pour Sidiki Abass son leader, « Il ne faut pas penser qu’en libérant les otages, le problème est réglé. Il y a des stock d’armes dans la brousse, il y a des jeunes qui ont pris les armes à cause de leurs droits. Ils sont dans la brousse partout dans le pays à cause de leurs droits. Il faut faire des choses, récupérer les armes et installer la paix« .
Plusieurs groupes armés dont celui de Noureddine Adam, restent actifs dans le pays
Le pillage de l’économie
L’emprise des groupes armés nuit par ailleurs à l’économie du pays. L’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), un mouvement issu de la scission de la Seleka, prélève des taxes dans les zones sous son contrôle et empêche l’Etat de faire entrer des devises liées à l’exportation de café et de poivre. Un manque à gagner pour le budget de l’exercice 2020, selon le député Martin Ziguélé qui exige un audit indépendant. « Nous avons demandé en tant que députés qu’il y ait un audit indépendant pour évaluer les pertes, c’est à dire les manques à gagner pour l’Etat. Ça c’est le premier point mais il y a plus grave : depuis 2013, le massif de l’Est, c’est à dire les trois préfectures de la Ouaka, de la Basse Kotto et du Mbomou produisent entre 75 à 80% du café centrafricain. Ce café est exploité en quasi-totalité par l’UPC », estime Martin Ziguélé.
Si en 2017, le président Faustin Archange Touadera affirmait qu’il refusait de faire la guerre, la réalité du terrain l’a obligé à nuancer ses propos après l’accord de paix. « Face à ces défis, nous avons un plan national de défense et nos officiers verront comment faire la répartition à travers la stratégie mise en place pour faire le travail« , déclarait le président Touadera.
Dans la capitale Bangui, les habitants espèrent que l’armée va utiliser le nouveau matériel offert par la Russie et d’autres pays, pour lutter contre les groupes armés. » Nous ne voulons pas de ces équipements à Bangui. Il faut qu’ils aillent sur le terrain. Nous ne voulons plus entendre parler des rebelles« , lance un habitant de la capitale tandis qu’un autre affirme que, « On peut seulement remercier la Russie pour ce don. Mais le plus important c’est d’utiliser cela contre les groupes armés qui occupent notre territoire« .
Le contraste entre les nouveaux moyens militaires et la capacité des groupes armés à continuer de défier l’Etat réside cependant dans la volonté politique explique un officier supérieur de l’armée.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée