Quand on parle de sécheresse sur le continent africain, on pense immédiatement à la Corne de l’Afrique : l’Ethiopie, la Somalie…. Mais d’autres régions du continent sont en ce moment frappées par des sécheresses historiques.
Privés de cultures, privés de bétail
Parmi les premières victimes de la sécheresse, il y a les familles de cultivateurs et d’éleveurs qui ont perdu leurs champs ou leurs pâturages.
C’est ce qui est arrivé à de nombreux habitants du comté de Marsabit, dans le nord du Kenya, non loin de la frontière avec l’Ethiopie, comme en témoigne le gouverneur Mohammed Ali, au micro de nos collègues du programme swahili de la Deutsche Welle :
« Notre comté fait partie des régions les plus sèches. Notre bétail est en train de mourir. Les gens souffrent de la faim partout dans notre comté. Il y a un gros problème depuis que nous n’avons pas eu de pluie. En tant que gouvernement, nous devons donc nous assurer que notre population ne sera pas davantage touchée par la faim. C’est pourquoi nous avons lancé un programme pour offrir de la nourriture à nos concitoyens. Nous en avions déjà distribué en novembre dans chaque partie du comté. »
Des gens meurent de faim
Au nord-ouest de Marsabit, à North Horr, le représentant de quartier, Tura Elema, témoigne de l’urgence au quotidien :
« Nous avons eu beaucoup de difficultés. Le quartier de North Horr a été très touché et un homme est mort. Il avait 69 ans, et sa mort a été causée par la faim. En tant que responsable, j’ai même reçu des rapports indiquant que certaines personnes s’évanouissaient en raison du manque de nourriture. C’est pourquoi j’appelle à un soutien immédiat car il s’agit de vies humaines. Une personne est morte il y a environ une semaine et jusqu’à présent, il n’y a aucune réponse. »0 seconds of 0 secondsVolume 90%Écouter l’audio12:24
Harmoniser les politiques publiques
Le Sahel aussi, bien sûr, est touché par des sécheresses récurrentes. Ou le sud de Madagascar, où des gens ont souffert de famine fin 2021.
La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse tente de coordonner les actions politiques dans les différents pays, car ces phénomènes locaux ont des répercussions mondiales.
C’est ce qu’Ibrahim Thiaw, le président de la CNDD, expliquait il y a peu au micro de Kossivi Tiassou que « malheureusement, moins les pays ont de réserves et plus les populations sont vulnérables ». Il en tirait la conclusion qu’il fallait adopter rapidement des politiques d’alerte précoce et de gestion de ces crises « car il y aura d’autres sécheresses. C’est un remède de cheval qu’il faut. »
1,5 million de personnes
La FAO, l’Agence de l’Onu pour l’alimentation et l’agriculture, appelle à débloquer 130 millions de dollars d’ici la fin février pour aider en urgence 1,5 million de personnes vulnérables durant la période actuelle de soudure, avant que les cultivateurs puissent procéder, en mars, aux nouvelles semences.
Prévisions météorologiques
Pour la septième année consécutive, en 2021, la température mondiale moyenne a atteint des sommets. La température sur la planète a augmenté de plus d’1°C par rapport aux niveaux préindustriels. C’est ce qu’annonce l’Organisation météorologique mondiale qui prévoit que la tendance aux changements climatiques va persister dans les prochaines années.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée