La Tunisie a arrêté 14 personnes soupçonnées de corruption dans l’industrie des phosphates, a annoncé jeudi la justice, alors que le président s’apprêtait à cibler la corruption dans un secteur important après avoir pris le contrôle du gouvernement le mois dernier.
Parmi les détenus figuraient un ancien ministre adjoint, un directeur des mines et directeur des achats au ministère de l’Industrie et six cadres, a déclaré le porte-parole de la justice Mohsen Dali.
Le président Kais Saied a limogé le Premier ministre, gelé le Parlement et assumé le pouvoir exécutif lors d’une intervention soudaine le 25 juillet que ses opposants ont qualifiée de coup d’État.
Saied, qui a été élu lors d’un glissement de terrain en 2019 en promettant de se lever contre la corruption, a déclaré que les gangs impliqués dans la corruption dans le secteur des phosphates devaient être tenus responsables.
Bien qu’opposée par le plus grand parti au parlement, l’islamiste modéré Ennahda, l’intervention de Saied le mois dernier semble avoir un large soutien populaire après des années de stagnation économique et de corruption croissante.
La Tunisie était autrefois l’un des plus grands producteurs de minerais de phosphate, utilisés pour fabriquer des engrais, mais sa part de marché a chuté après la révolution de 2011 qui a introduit la démocratie, alors que les manifestations et les grèves pour exiger des emplois ou des investissements locaux ont réduit la production.
La production est tombée d’environ 8,2 millions de tonnes en 2010 à 3,1 millions de tonnes l’année dernière et la société minière d’État Gafsa Phosphates est passée d’un gros contributeur aux finances de l’État à une perte d’argent.
Pour donner un coup de fouet à l’industrie la semaine dernière, Gafsa Phosphates a transporté des minéraux par train au lieu de la route pour la première fois en un an après avoir cessé les expéditions en raison des protestations qui ont fermé le chemin de fer.
Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée