L’éminent militant égyptien Alaa Abdel Fattah a été condamné lundi à cinq ans de prison, a annoncé une source judiciaire, après avoir été jugé pour diffusion de fausses informations.
Le blogueur Mohamed Ibrahim et l’avocat Mohamed El-Baqer, qui faisaient face aux mêmes accusations, ont été condamnés à quatre ans de prison.
Les trois hommes sont détenus depuis septembre 2019. Abdel Fattah, l’un des principaux militants du soulèvement de 2011 qui a renversé le président Hosni Moubarak après trois décennies au pouvoir, avait déjà été emprisonné pendant cinq ans en 2014 et libéré en 2019.
La famille d’Abdel Fattah s’est plainte des conditions de sa détention.
« On lui refuse l’accès à des livres, une radio, une montre, et il lui est interdit de marcher (en dehors de sa cellule de prison). Il ne sort pas du tout de sa cellule de prison sauf lorsque nous lui rendons visite ou s’il va en justice tribunal », a déclaré la mère d’Abdel Fattah, Leila Soueif, avant l’audience.
La sœur d’Abdel Fattah, Sanaa Seif, a été condamnée à un an et demi de prison en mars pour des accusations similaires après avoir demandé la libération des prisonniers en raison de la pandémie de COVID-19.
Le gouvernement égyptien a nié les accusations concernant les conditions de détention.
Depuis 2013, lorsque le chef de l’armée de l’époque, Abdel Fattah al-Sisi, a évincé le président Mohamed Mursi des Frères musulmans, une répression de grande envergure contre la dissidence politique a été menée en Égypte, suscitant les critiques des groupes de défense des droits humains. Les groupes de défense des droits disent que des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées.
Sisi, président depuis 2014, affirme que la sécurité et la stabilité sont primordiales et nie qu’il y ait des prisonniers politiques en Égypte.
Source: Reuters Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée