Alger surveille avec inquiétude les développements politiques qui ont lieu en Tunisie depuis le 25 juillet. Preuve en est que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a appelé son homologue tunisien Kaïs Saïed à deux reprises en quatre jours, et son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a effectué deux visites en Tunisie durant la même période.
L’Algérie considère que les développements politiques actuels en Tunisie sont très sensibles pour elle et pourraient avoir des répercussions néfastes sur sa sécurité si jamais la situation se dégradait.
Le président tunisien a tenté de rassurer son homologue algérien en lui affirmant, lors d’un entretien téléphonique en début de mois que « la Tunisie est sur la bonne voie pour consolider la démocratie et le pluralisme ». Mais les craintes de l’Algérie ne sont pas pour autant dissipées pour autant.
Seule frontière ouverte et sécurisée pour l’Algérie
La frontière avec la Tunisie est la seule ouverte et sécurisée entre l’Algérie et ses voisins. Ce pays se sent encerclée et souffre des crises à toutes ses frontières. Il craint pour sa propre sécurité et stabilité. La frontière commune avec la Libye est fermée depuis 2011 pour des raisons sécuritaires alors que le processus politique libyen demeure bloqué. Celle avec le Maroc est aussi fermée depuis 1994 et Alger vit actuellement une crise diplomatique avec Rabat. L’Algérie doit faire face aux tensions à sa frontière avec le Niger, à l’instabilité politique et au terrorisme à sa frontière avec le Mali.
Dans la situation tunisienne, l’Algérie craint surtout les ingérences étrangères et régionales de certains pays désireux de redessiner la géopolitique du Maghreb. Le chef d’État-major de l’armée, Saïd Chengriha, a fait allusion le 3 août à cette situation affirmant que « les complots et les conspirations qui se trament contre l’Algérie […] ne sont pas le fruit de l’imagination. C’est une réalité devenue évidente pour tout le monde ».
Source: Rfi Afrique/ Mis en Ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée