L’armée malienne est arrivée jeudi à Farabougou, localité du centre du Mali, assiégée depuis deux semaines, par des hommes armés présentés comme des djihadistes
Le 6 octobre, des hommes armés ont enlevé une vingtaine de personnes lors de la foire hebdomadaire de Farabougou, avant d’en relâcher une dizaine. Ils ont encerclé la localité, en coupant tous les accès.
Quelques jours après, des villageois qui tentaient de rentrer à Farabougou sont tombés dans une embuscade. Au moins six habitants ont été tués entre l’attaque du marché et le guet-apens, selon des témoins et des responsables locaux.
Les médias maliens ont fait état d’une tentative de médiation menée par des personnalités locales. L’armée malienne a largué des vivres sur le village.
Elle a indiqué jeudi, sur les réseaux sociaux, que les premiers éléments des forces spéciales, avaient été acheminés par hélicoptère dans le village.
L’insécurité est toujours grande dans le nord du Mali, comme ici à Tombouctou
Indignation grande
La prise en otage de toute la localité indigne de nombreux maliens.
Les Forces patriotiques pour la refondation du Mali (FPR), contestent la responsabilité du gouvernement de transition dans cette crise de Farabougou et accusent l’ancien régime d’Ibrahim Boubacar Keita, ainsi que les forces onusiennes et françaises présentes sur le sol malien depuis 2013.
Pour Aboubacar Sidiki Fomba, membre des FPR, « Farabougou est la conséquence de l’incompétence et de l’incapacité du régime IBK pendant sept ans. Ce n’est pas la faute à la transition, c’est la faute à la mauvaise gestion de la crise sécuritaire au Mali par le régime déchu. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est que la France sorte de son petit jeu pour mettre en application l’accord qu’elle a signé avec le Mali, ou bien on met fin à la coopération militaire qui lie nos deux pays. »
Pas seulement Farabougou…
Le blogueur Abdoulaye Guindo, de la plateforme Benberé, connu sous le pseudonyme de Hama Domo sur les réseaux sociaux, estime pour sa part qu’on parle beaucoup du dossier Farabougou mais pas autant des autres localités qui vivent aussi sous la menace terroriste et dont les populations souffrent de la même manière de l’absence de l’Etat.
» Il est triste de voir qu’un village soit assiégé durant plusieurs jours et les populations laissées à elles-mêmes. Mais au-delà de Farabougou, j’interpelle le gouvernement sur la situation de tous les autres villages du centre et du nord qui sont presque assiégés de la même façon depuis plusieurs années. Il y a combien de villages dans le centre du pays qui sont contrôlés par les groupes terroristes ? Des groupes qui chaque matin, viennent s’enquérir du niveau de vie des populations sans que l’administration ne puisse rien faire. Ceux-ci viennent les terroriser ou viennent à la limite leur imposer des taxes et des impôts à payer« , s’indigne Abdoulaye Guindo
D’après un communiqué du ministère de la Défense, des éléments du bataillon des forces spéciales sont également arrivés ce jeudi dans la localité de Farabougou. Les discussions se poursuivraient cependant avec les assaillants en vue de trouver une issue pacifique à cette crise.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée