L’armée soudanaise a entamé une action en justice contre des militants et des journalistes qui ont « insulté » l’armée, a-t-il déclaré samedi dans un communiqué.
L’armée a dirigé le Soudan pendant quelques mois après avoir destitué le chef vétéran Omar el-Béchir en avril 2019, avant de signer un accord de partage du pouvoir fragile de trois ans avec des civils sous la pression des manifestants.
Dans un communiqué samedi, l’armée a déclaré que des poursuites judiciaires seraient engagées contre des militants, des journalistes et d’autres personnes à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan. Aucune information supplémentaire n’a été donnée, mais l’armée a déclaré qu’elle publierait plus de détails en temps voulu.
«Les forces armées ont franchi cette étape après que des insultes et des accusations systématiques ont franchi les limites de la patience. Ils font partie d’un plan visant l’armée et le système de sécurité du pays », indique le communiqué.
Des militants et des groupes de défense des droits accusent l’armée d’avoir bloqué les enquêtes sur le meurtre de dizaines de manifestants le 3 juin de l’année dernière lorsque les forces de sécurité ont dispersé un sit-in devant le ministère de la Défense. Des témoins disent qu’une puissante force paramilitaire a joué un rôle de premier plan dans le raid.
L’armée nie qu’elle fait obstruction à l’enquête, affirmant que les fautifs seront punis.
En mai, l’armée a nommé l’un de ses officiers en tant que commissaire pour déposer des plaintes juridiques et les suivre sous la supervision du procureur militaire, indique le communiqué.
Il a déclaré que l’action n’était pas une tentative de «restreindre les libertés» et qu’elle était conforme aux lois récemment adoptées.
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Khartoum et d’autres villes fin juin, exigeant une réforme plus rapide et un plus grand régime civil dans la transition du pays vers la démocratie. Les manifestations étaient les plus importantes depuis que le gouvernement de transition a pris le pouvoir à la fin de l’année dernière.
Le gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre Abdalla Hamdok a remplacé un grand nombre de hauts ministres au début du mois et a licencié le chef de la police et son adjoint en réponse aux manifestations.
Hamdok, un technocrate, devrait remplacer certains gouverneurs d’État qui sont d’anciens officiers de l’armée par des civils.
Source: Reuters Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée