La Cour pénale internationale a définitivement acquitté l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Quel rôle pourrait-il joué dans son pays ?
Les juges de la CPI ont rejeté ce mercredi 31 mars 2021, l’appel de la procureure Fatou Bensouda, contre les acquittements de Laurent Gbagbo et d’un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes.
Des acquittements prononcés en janvier 2019, à l’issue d’un procès pour crimes contre l’humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.
La décision rendue par la CPI était attendue en Côte d’Ivoire, où l’ombre de Laurent Gbagbo plane toujours sur le pays, dix ans après par les violences politiques de 2010-2011.
Acquitté par la CPI, Laurent Gbagbo fait toujours face en Côte d’Ivoire, à une condamnation à 20 ans de prison, pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest lors de la crise de 2010-2011.
Quelles pourraient-être les répercussions en Côte d’Ivoire, de la Libération de l’ancien président ? Geoffroy-Julien Kouao est analyste ivoirien et pour lui, le président Ouattara est dans une dynamique de réconcilier le pays et le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire ne devrait pas connaître d’obstacle.
De la présidence à la prison
Ancien opposant populaire devenu président controversé, Laurent Gbagbo, 75 ans, a dirigé la Côte d’Ivoire de 2000 à 2010.
Le 28 novembre 2010, le second tour de la présidentielle, reportée en raison de la partition du pays depuis 2002, oppose le président sortant Laurent Gbagbo à son rival Alassane Ouattara.
Le 3 décembre, le pays se retrouve avec deux présidents, le Conseil constitutionnel ayant proclamé la victoire de Gbagbo et la commission électorale celle de Ouattara. L’ONU reconnaît la victoire de ce dernier. L’Union européenne, la France et les Etats-Unis demandent à Laurent Gbagbo de laisser le pouvoir, ce qu’il refuse.
Le pays se retrouve donc avec deux présidents. C’est la crise politique et militaire.
Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté par les Forces républicaines (FRCI) de Alassane Ouattara à l’issue d’une bataille de dix jours dans la capitale et plusieurs jours de bombardements de la force française Licorne et de l’ONU. Plus de 3.000 personnes sont officiellement tuées lors de cette crise.
Le 19 novembre, Laurent Gbagbo est incarcéré au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, rejoint le 22 mars 2014 par un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef des « jeunes patriotes ».
Le 28 janvier 2016 débute le procès des deux hommes. Ils sont accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Ils plaident non coupables.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée