Calme à N’Djamena au lendemain de l’annonce du décès du président Idriss Déby. Mais ni la rébellion ni l’opposition politique ne veulent d’une transition militaire.
Les derniers hommages seront rendus vendredi (23.04) au défunt président Idriss Deby à NDjamena avant que la dépouille mortelle ne prenne le chémin d’Am-Djaras, sa région natale.
Mais dès hier [20.04.21], le gouvermenent et l’Assemblée nationale ont été dissous. Mais alors comment les populations de N’Djamena ont passé cette première nuit sans le président Déby ? Blaise Dariustone, notre correspondant sur place, nous fait le point sur la situation.
Les frontières du Tchad sont fermées…
Un deuil national de 14 jours a été décrété et un Conseil militaire de transition (CMT) est présidé par le général quatre étoiles Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président. Jusqu’alors il était le chef de la redoutable Garde présidentielle.
Mahamat Idriss Déby a déjà nommé 15 généraux de son Conseil militaire de transition et il promet que de nouvelles institutions verront le jour après des élections « libres et démocratiques » dans un an et demi.
L’oppsition ne veut pas de transition militaire
Mais la suspension de la Constitution en vigueur et la mise en place d’une charte de la transition est rejetée par l’opposition politique et une partie de la société civile. Parmi les premières réactions, celle du jeune opposant du parti Les Transformateurs, Succès Masra. Il estime que les militaires doivent de retirer du processus politique.
Avec la mort d’Idriss Déby Itno, l’opposant historique Saleh Kebzabo perd son adversaire de toujours. Dans un hommage au président défunt en direct sur sa page Facebook, le leader de l’UNDR a appelé les Tchadiens à l’unité. Il a renouvelé son appel au dialogue interne pour régler les problèmes du pays.
Saleh Kebzabo a également lancé un appel aux pays voisins et à la communauté internationale « pour guider le Tchad dans la bonne direction ».
La société civile réagit
Du côté de la société civile, l’avocat Maître Max Loalngar, par ailleurs, Président de la Ligue Tchadienne des droits de l’homme invite les miliataires à ne pas confisquer le pouvoir.
L’annonce du décès d’Idriss Déby Itno suscite des questions quant à la suite des événements. Jacques Nguarassal, le coordinateur du collectif Tournons la page au Tchad s’en explique au micro de la DW.
A l’étranger, des réactions nombreuses
Les pays du G5 Sahel engagés avec le Tchad dans la lutte contre les groupes djihadistes ont salué l’action du président défunt Idriss Déby Itno dans la lutte contre le terrorisme (voir communiqué ci-dessous).
Pour le président de la transition du Mali Bah Ndaw, « la disparition du président Déby est une lourde perte pour le Tchad mais aussi pour la région sahélienne et l’Afrique ». L’armée tchadienne est considérée comme la plus aguerrie de la force conjointe du G5 Sahel.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée