A New-York jeudi, le Conseil de sécurité s’est réuni pour évoquer la situation au Tigré, pour la 5e fois en privé depuis le début de la crise en novembre. La situation humanitaire a occupé la majeure partie des discussions – et les diplomates ont été choqués des rapports faits sur l’utilisation du viol par les hommes en uniforme, ainsi que la famine, comme armes de guerre.
Le chef de l’humanitaire à l’ONU, Mark Lowcock, n’a pas épargné les diplomates des détails. Il y a raconté comment une femme du Tigré avait perdu son nouveau-né, puis son mari, avant de se faire violer par plusieurs soldats érythréens devant le reste de ses enfants. Il a rapporté aussi que des fillettes dès 8 ans étaient des cibles. Malgré la réunion en visioconférence, tous les diplomates semblaient particulièrement bouleversés par ces récits.
Le Conseil est divisé, avec d’un côté la Russie, la Chine, le Kenya, soutenus par les pays africains du Conseil, qui estiment qu’Addis Abeba a déjà fait des efforts avec les annonces d’accès humanitaire et leur appel au départ des Erythréens.
De l’autre, les pays occidentaux qui affirment suivre de près la mise en oeuvre des déclarations éthiopiennes, et commencent – pour certains- à s’impatienter. Les Etats-Unis, choqués du manque d’unité du Conseil, aimeraient ainsi passer à la vitesse supérieure pour donner un signal clair au gouvernement éthiopien.
Mark Lowcock a en tous cas été catégorique : la situation au Tigré a empiré, 4,5 millions sur 6 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire selon lui. Il a ainsi provoqué la furie de l’ambassadeur éthiopien à l’ONU qui l’a accusé de se comporter en « ennemi déterminé ».
Source: Rfi Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée