Une large partie des pays africains ont fermé leurs aéroports, contraignant les compagnies à annuler les vols interafricains et vers les autres continents.
La quasi-totalité de la flotte aérienne africaine est clouée au sol à cause de la pandémie de Covid-19 et les compagnies sont en péril, a indiqué l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) jeudi 26 mars. « Aujourd’hui, 95 % de la flotte aérienne africaine est clouée au sol en raison de la pandémie, sauf des vols d’avions-cargos », a déclaré à l’AFP Abderrahmane Berthé, secrétaire général de l’Afraa, qui compte quarante-cinq compagnies membres sur le continent.
Une large partie des pays africains ont fermé leurs aéroports et leurs frontières à cause de la pandémie, contraignant les compagnies à annuler aussi bien les vols interafricains que vers les autres continents.
« Insolvabilité d’ici à fin juin »
« Si les compagnies aériennes africaines ne reçoivent pas de soutien, elles vont se retrouver en situation d’insolvabilité d’ici à fin juin », selon M. Berthé. Il estime que 2,5 à 3 milliards de dollars (entre 2,3 et 2,8 milliards euros) sont nécessaires, à travers des aides financières ou des allègements de taxes et charges.
« Les compagnies africaines, bien avant la pandémie de Covid-19, étaient déjà dans une situation difficile. Elles perdaient de l’argent depuis dix ans, alors que les autres compagnies dans le reste du monde gagnaient de l’argent. Cette crise est venue accentuer les difficultés », explique M. Berthé.
« Depuis deux semaines, c’est une grande catastrophe pour les compagnies africaines dont les avions ne décollent plus. Elles n’ont plus de revenus et, dans le même temps, elles subissent des coûts incompressibles » (location des avions, maintenance, assurances, frais de parking), ajoute-t-il.
Les quarante-cinq compagnies membres de l’Afraa représentent 85 % du trafic interafricain avec 93 millions de passagers par an. L’Afrique ne représente que 2 % du transport aérien mondial, mais le trafic double tous les quinze à vingt ans.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée