La Côte d’Ivoire a adopté son projet de budget pour 2020, validant des moyens en progression pour une année d’élection présidentielle.
Le gouvernement ivoirien, réuni en conseil des ministres le 3 octobre à Abidjan, a adopté un projet de budget pour 2020 d’une hauteur de 8 061 milliards francs CFA (12 millions d’euros), en augmentation de 9,9 % par rapport à l’année en cours. L’année 2020 coïncide avec la tenue de l’élection présidentielle.
Ce budget s’appuie sur une prévision de recettes fiscales de 4 379,5 milliards francs CFA, et prévoit pour 5807,2 milliards F CFA de dépenses budgétaires, dont 2 100,2 milliards francs CFA pour les investissements, contre 1 907,7 milliards francs CFA en 2019.
Cet arbitrage cadre avec les objectifs d’investissements massifs de l’État dans la transformation du pays.
Un budget déficitaire
Le déficit budgétaire attendu reste autour des 3 % du PIB. Le gouvernement souscrira à 1 494,4 milliards francs CFA de dettes, en se tournant vers le marché financier régional de l’UEMOA et à l’international.
Ce budget inaugure la méthode budget-programmes, retenue dans le cadre de l’UEMOA, à la différence de la budgétisation basée sur les moyens qui prévalait habituellement. L’État ivoirien a ainsi articulé son budget autour de 35 dotations et de 149 programmes.
La Côte d’Ivoire avait prévu en mars 2019 de solliciter un prêt bancaire de 500 milliards francs CFA auprès des banques internationales. L’opération n’a pu être bouclée, l’État n’ayant récolté que 300 milliards de francs CFA, obligeant le Trésor public à renégocier avec la Banque centrale.
Financements extérieurs envisagés
Pour mieux financer sa dette, la Côte d’Ivoire a lancé le 3 octobre une opération de rachat de 150 milliards de francs CFA sur le marché sous-régional. Le pays n’exclut pas de recourir à une opération d’eurobonds pour racheter les échéances 2022 et 2024.
Le projet de budget sera transmis au parlement avant la fin de l’année. « Le budget est très réaliste, mais l’année 2020 pourrait être difficile car avec l’élection présidentielle, de nombreux investissements seront dans une position attentiste », soutient un analyste financier contacté par Jeune Afrique.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-exaucée