Le Kenya a lancé officiellement et en grandes pompes sa candidature pour un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.
Le Kenya a lancé officiellement sa candidature pour porter la voix de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies en 2021 et 2022. Traditionnellement, le continent bénéficie de trois sièges sur les dix fauteuils de membres non-permanents de l’organe international. La Guinée équatoriale et la Côte d’Ivoire terminent leur mandat et seront remplacées par le Niger et la Tunisie en janvier 2020.
L’Afrique du Sud reste, elle, jusqu’en décembre 2020 inclus. Nairobi convoite donc son siège. Il y a un mois, le Kenya a été choisi par les membres de l’Union africaine (UA) par 37 voix contre 13 pour son concurrent Djibouti. La petite république a d’abord semblé reconnaître sa défaite avant de faire machine arrière. Cela n’a pas empêché le Kenya de lancer en grandes pompes sa candidature au Conseil de sécurité.
La plus grande salle de l’hôtel de luxe Sheraton d’Addis-Abeba en Ethiopie a ainsi été réservée pour l’occasion. Le décorum était impressionnant et donnait la mesure de l’enjeu pour Nairobi. Pour ajouter à la solennité, les hymnes de l’Éthiopie, du Kenya et de l’Union africaine ont été joués.
Candidature « panafricaine »
Il s’agit d’une candidature « panafricaine » a insisté la ministre des Affaires étrangères kényane Monica Juma sur scène. « Soutenez l’Afrique, votez pour le Kenya », a-t-elle encore déclaré avant de préciser qu’en cas d’élection, son pays s’attellera d’abord à renforcer les liens entre les trois pays africains du Conseil de sécurité et l’Union africaine.
« Nous attendons de notre Conseil paix et sécurité à Addis-Abeba qu’il délibère sur des questions qui affectent l’Union africaine, a-t-elle poursuivi. Les trois représentants africains à New York représentent, eux, les intérêts du continent. Donc l’idée est de continuer et de renforcer cette consultation »
Nairobi espère sans doute aussi avancer ses pions dans d’autres dossiers comme le contentieux maritime avec la Somalie et l’inscription des shebabs sur la liste terroriste, deux sujets sur lesquels la ministre botte en touche.
« Djibouti est membre de l’Union africaine, ils ont pris part au processus, ils sont une nation amie, font heureusement partie de notre sous-région, conclut-elle en évoquant ce pays qui semble décidé à faire campagne malgré le vote de l’UA. Donc nous attendons qu’ils soient à nos côtés ».
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée