La région a de nouveau été le théâtre d’un massacre interethnique. La mission de l’ONU (Minusma) arrive à échéance à la fin juin.
Alors qu’un nouveau massacre interethnique s’est produit en début de semaine dans le centre du Mali, les autorités du pays ont demandé au Conseil de sécurité des Nations unies, mercredi 12 juin, un soutien plus poussé dans la zone. Ainsi, a détaillé le ministre malien des affaires étrangères, Tiébilé Dramé :
« Le gouvernement demande une présence accrue de la [mission de l’ONU] Minusma dans les régions du centre du Mali, aux côtés des forces de défense et de sécurité du Mali, afin de contribuer à protéger les populations civiles et leurs biens, afin de mettre un terme au cycle de la violence pour permettre le retour de l’administration et des services sociaux de base. »
« Cette présence accrue est la condition du succès du processus politique que nous allons engager dans les prochains jours », a-t-il ajouté lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation dans le pays.Lire aussi : « Ils ont brûlé vif les habitants dans leurs maisons »… Massacre d’un village dogon au centre du Mali
« Ce renforcement de la présence de la Minusma au Centre ne doit pas se faire au détriment des régions du nord du Mali car nous ne voulons pas créer un vide sécuritaire dans cette partie de notre pays qui pourrait être occupée à nouveau par les forces hostiles au processus de paix », a aussi mis en garde Tiébilé Dramé.
La mission de la Minusma, qui compte environ 15 000 militaires et policiers, arrive à échéance fin juin.
« Cycle infernal de la violence »
Selon le ministre malien, « la crise du centre du Mali est le prolongement de la crise du Nord et une conséquence directe de l’occupation d’une partie de cette région en 2012 et 2013 par les groupes terroristes », qui recrutent notamment dans la population locale.Lire aussi « Le risque d’une balkanisation du territoire malien est réel »
Au préalable, l’émissaire de l’ONU pour le Mali, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, avait souligné que « le cycle infernal de la violence devait être arrêté » afin d’éviter que « chacun ne se fasse justice par lui-même ». Il est nécessaire d’avoir « une accélération de la maîtrise de l’action sécuritaire » notamment dans le Centre, a-t-il ajouté à l’intention du gouvernement.
Une attaque non revendiquée, dans la nuit de dimanche à lundi, contre le village dogon de Sobame Da a fait au moins 35 morts, dont 24 enfants. Les violences intercommunautaires dans le centre du Mali avaient culminé le 23 mars avec le massacre à Ogossagou, près de la frontière burkinabè, de quelque 160 villageois peuls, attribué à des chasseurs dogons.Lire aussi Au Mali, avec les rescapés du massacre d’Ogossagou
Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs « groupes d’autodéfense ».
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée