Le gouvernement de transition malien a créé des groupes de travail avec des membres du bloc régional ouest-africain, l’Union africaine et les Nations unies pour œuvrer au retour à l’ordre constitutionnel, a-t-il annoncé mercredi.
L’État ouest-africain a été durement touché par des sanctions le mois dernier après que la junte militaire qui a pris le pouvoir pour la première fois lors d’un coup d’État de 2020 a proposé de prolonger son règne jusqu’en 2025.
Ses dirigeants ont rejeté le calendrier de transition convenu, fustigé les alliés européens et condamné les mesures prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mais la dernière déclaration de l’administration de transition suggère qu’ils pourraient assouplir leur position alors que les sanctions commencent à mordre .
Les dirigeants du bloc régional de la CEDEAO ont déclaré qu’ils allègeraient progressivement les sanctions, qui comprennent la fermeture des frontières et les restrictions sur les transactions financières, si le gouvernement de transition du Mali propose un calendrier acceptable pour les élections .
La CEDEAO a décidé la semaine dernière de ne pas imposer de sanctions au Burkina Faso voisin, où l’armée a également organisé un coup d’État militaire, car la junte a montré sa volonté de travailler avec le bloc pour un retour à l’ordre constitutionnel, a déclaré la CEDEAO.
« Dans le cadre du dialogue en cours avec la CEDEAO, l’Union africaine et la communauté internationale concernant la conduite de la transition, le gouvernement du Mali a mis en place un mécanisme de concertation pour accompagner cette dynamique », indique le communiqué malien.
« Le but de ce mécanisme est de rechercher une solution conciliant les aspirations du peuple malien et les exigences de la communauté internationale, notamment à travers l’adoption d’un calendrier consensuel ».
Les consultations auront lieu au sein d’un groupe de dialogue au niveau ministériel et d’un groupe de travail plus large, qui comprendront tous deux des membres de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU, a-t-il précisé.
Le président du Ghana et président de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo, a accusé la semaine dernière le Mali d’avoir déclenché une série de coups d’État en Afrique de l’Ouest.
Le coup d’État d’août 2020 au Mali a été suivi d’un deuxième coup d’État militaire en mai dernier, un en Guinée en septembre de l’année dernière, un coup d’État au Burkina Faso le mois dernier et un coup d’État manqué en Guinée-Bissau.
Lundi, le Mali a demandé à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de lever les sanctions à son encontre, affirmant qu’elles auraient un impact socio-économique grave sur la population.
Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée