Jean-Yves Le Drian a notamment discuté avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune des questions bilatérales et régionales, en particulier de la Libye.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s’est rendu jeudi 12 mars à Alger pour discuter des questions bilatérales et régionales, en particulier de la Libye, un dossier sur lequel l’Algérie s’active ces dernières semaines. Cette visite officielle, qui a eu pour cadre un comité mixte algéro-français de coopération économique (Comefa), est la deuxième de M. Le Drian à Alger depuis la fin janvier. « Cette visite est une étape dans cette dynamique nouvelle entre nos deux pays », a déclaré M. Le Drian, dans une brève déclaration, à l’issue d’une rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune.
Après une année d’incertitude, la France avait relancé sa relation bilatérale avec l’Algérie, vue désormais comme un partenaire clé de Paris dans les crises régionales en Libye et au Sahel, lors du premier déplacement de M. Le Drian à Alger le 21 janvier. Au cours de ses entretiens avec son homologue algérien, Sabri Boukadoum, M. Le Drian a dit avoir abordé « tous les sujets de partenariat entre l’Algérie et la France ».
Sur le plan international, ont été évoqués le dossier libyen, la question du Sahara occidental, la situation au Sahel et au Mali et les derniers développements au Moyen-Orient. « Sur deux grandes situations conflictuelles que nous connaissons à la fois en Libye et au Sahel, nos positions sont très proches, (…) avec la volonté le plus rapidement possible d’établir la paix dans ces deux régions qui nous sont proches à l’un et à l’autre », a relevé le ministre français.
Sortir la Libye de la crise
L’Algérie, qui partage près de 1 000 kilomètres de frontière avec la Libye, s’est récemment montrée très active pour tenter d’œuvrer au règlement politique d’un conflit qui menace la stabilité régionale. Le président Tebboune a proposé en janvier d’accueillir un « dialogue »entre toutes les parties libyennes afin de favoriser des négociations visant à sortir la Libye de la crise. Un ancien ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a été pressenti pour remplacer l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, démissionnaire, selon des sources diplomatiques européennes et africaines.
La visite de jeudi a été « l’occasion de faire le point sur l’ensemble des dossiers concernant la coopération économique et commerciale liant les deux pays », selon la partie algérienne qui a évoqué des « projets de partenariats bilatéraux dans le domaine des finances et de l’investissement, l’industrie automobile, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture et l’agroalimentaire ou encore les secteurs des nouvelles technologies et du tourisme ».
Le chef de la diplomatie française a souhaité quant à lui que le partenariat économique entre Paris et Alger « retrouve de la vigueur ». Un comité interministériel de haut niveau, en présence des premiers ministres français et algérien, est prévu début juillet. Cette réunion doit permettre de « de faire le point sur l’ensemble de nos partenariats et sur les questions culturelles, universitaires, de formation et de jeunesse », a précisé M. Le Drian.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée