Le projet gazier de Total, au Mozambique, devrait connaître « au moins un an de retard » à cause de la situation sécuritaire dans le nord du pays. C’est ce qu’a reconnu, jeudi 29 avril, le directeur financier du groupe pétrolier français. Lundi 26 avril, Total s’était déclaré en situation de « force majeure », ce qui l’autorise à suspendre les contrats liés au chantier dans la région du Cabo Delgado.
Le chantier a été interrompu depuis l’attaque jihadiste du 24 mars sur la ville de Palma, toute proche. Selon Francis Perrin, directeur de recherche à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), le projet, même s’il prend du retard, ne sera pas abandonné. L’investissement engagé est trop important.
« Le consortium dirigé par Total, indique-t-il, avait obtenu, à l’été dernier, un financement d’environ 15 milliards de dollars, pour financer la première phase de ce projet qui en coûtera 20. C’est un projet majeur évidemment encore plus, pour le gouvernement du Mozambique et pour le pays. C’est un projet important pour ceux qui achèteront ce gaz sous forme de gaz naturel liquéfié. C’est un projet très important pour ceux qui le financent, pour ceux qui le garantissent et donc banques, agences de crédit à l’exportation. »
« C’est évidemment très important pour l’Afrique australe et pour les pays occidentaux qui soutiennent le Mozambique. Donc, il y a tellement d’intérêts derrière ce type de projet – intérêts économiques bien sûr, intérêts financiers, intérêts géopolitiques – que je pense que ce projet sera mené à bien. La question c’est le calendrier de ce projet qui normalement devait entrer en production en 2024 », conclut Francis Perrin.
Source : Rfi Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée