Le principal syndicat tunisien des journalistes a déclaré que la police antiterroriste avait arrêté vendredi un journaliste de la radio pour avoir refusé de révéler ses sources sur un article sur des militants, décrivant cette décision comme une nouvelle tentative de porter atteinte à la liberté de la presse.
Amira Mohamed, responsable du Syndicat national des journalistes tunisiens, a déclaré que le journaliste de Mosaïque FM avait été interpellé après avoir diffusé un reportage sur les autorités démantelant une cellule militante.
L’Unité nationale d’enquête sur les crimes terroristes de la police n’a pas immédiatement répondu aux appels téléphoniques sollicitant des commentaires.
« Ce qui se passe est une honte, ils ont utilisé la loi antiterroriste pour cibler la liberté de la presse, et c’est une étape très dangereuse », a déclaré Amira Mohamed.
La liberté d’expression et de la presse a été un acquis clé pour les Tunisiens après la révolution de 2011 qui a mis fin au règne de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali et déclenché les manifestations du printemps arabe.
Cependant, le système démocratique adopté après le soulèvement est en crise profonde après que le président Kais Saied l’année dernière a suspendu le parlement, saisi le pouvoir exécutif et balayé la constitution pour gouverner par décret.
Saied a promis de défendre les droits et libertés acquis lors de la révolution, mais ses détracteurs affirment que ses actions, qui incluent également le remplacement d’un organe garantissant l’indépendance judiciaire, montrent qu’il est déterminé à cimenter le pouvoir d’un seul homme.
Le syndicat des journalistes a également déclaré que la liberté était gravement menacée et a averti que les membres des médias d’État pourraient se mettre en grève en raison de ce qu’il a qualifié de tentatives de la présidence de contrôler la télévision d’État.
Cependant, les médias, dont l’agence de presse publique TAP, ont continué à diffuser des articles défavorables au président, notamment des reportages sur les protestations contre ses mesures et des critiques directes à son encontre par des opposants.
Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée