Le président du Conseil militaire tchadien Mahamat Idris Déby doit s’envoler ce dimanche pour le Qatar pour une visite de plusieurs jours. Une rencontre doit notamment avoir lieu avec l’Emir Tamin Ben Hamad Al-Thani. Plusieurs ministres se trouvent déjà à Doha pour des discussions. Le Tchad compte sur l’émirat pour l’aider financièrement, mais il pourrait aussi jouer un rôle dans le processus politique.
Parmi les ministres déjà présents à Doha, Chérif Mahamat Zène, le chef de la diplomatie, et celui des finances, Tahir Hamid, mènent des entretiens depuis jeudi.
Le premier volet de cette visite est en effet économique : le Tchad a besoin d’argent pour financer le coût de la transition et de son dialogue national. La feuille de route adoptée par le gouvernement nécessite 841 milliards de francs CFA, soit 1,3 milliard d’euros.
Par ailleurs, le Fonds monétaire international a exhorté cette semaine les créanciers privés du pays à s’engager dans la restructuration de sa dette, et il se trouve que le Qatar est le principal actionnaire de Glencore. Le courtier anglo-suisse de matières premières est propriétaire de champs pétroliers au Tchad, et à la tête d’un groupe de prêteurs auquel Ndjamena doit plus d’1 milliard d’euros.
Autre sujet, celui des discussions avec les groupes politico-militaires. Le chef de l’UFR Timan Erdimi, réside au Qatar depuis 2009. Selon lui et selon un officiel tchadien, aucun contact n’a eu lieu pour le moment.
Toutefois, Mahamat Idriss Déby a promis d’avancer sur le chemin de la réconciliation, et il vient de passer plusieurs jours à Amdjarass, dans l’Est du pays. C’est le fief de la communauté zaghawa à laquelle les deux hommes, qui sont cousins, appartiennent.
Source : RFI Afrique/ Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée