Le Togo célèbre ce 27 avril 2020, le 60e anniversaire de son indépendance. Notre correspondant à Lomé a donné la parole à quelques Togolais qui s’expriment sur la commémoration de cet anniversaire historique.
« Je proclame solennellement l’indépendance du Togo, notre patrie », a déclaré le 27 avril 1960 , Sylvanius Olympio, le premier président du Togo
Horatio Béno Freitas, fils du numéro 2 du régime de l’époque, témoin de l’événement s’en souvient encore.
Les Togolais sont dirigés depuis plus de 50 ans par la famille Gnassingbé
« J’étais à deux mètres du président Sylvanus Olympio, lorsque la fameuse phrase de la sentinelle a été prononcée et le grand discours historique. Voilà des choses que j’écoutais à 14 ans et demi pratiquement 15 ans, et quand je voyais dans les yeux des gens qui étaient là, la ferveur nationale le bonheur qui se lisait dans les yeux des gens. C’était quelque chose de très émouvant », témoigne-t-il.
Bilan mitigé
60 ans après, c’est un bilan mitigé Horatio Béno Freitas dresse de l’indépendance du Togo.
« Je dis tout le temps qu’on est indépendant sur le papier. Mais aujourd’hui en 2020, nous ne sommes pas indépendants, sur le plan politique, ni sur le plan économique. Le franc CFA qui est une monnaie commune pour nous, j’ai l’impression que c’est cette monnaie qui nous empêche de nous développer vraiment », déplore Horatio Béno Freitas.
L’avis d’Horatio Béno Freitas est partagé par des jeunes pour qui, l’indépendance n’est pas encore une réalité.
« Nous sommes toujours en marche vers notre indépendance, puisque après 60 ans, on dépend toujours des autres. On n’arrive pas à choisir librement nos dirigeants et à gérer seuls notre économie. »
Le Togo fait partie des pays les plus pauvres au monde
« Nous dépendons énormément d’autres nations qui, par ailleurs, semblent nous imposer leur façon de voir, leur façon de faire », ajoute-il.
Tout en saluant l’immense mérite des pères de l’indépendance, Patrick Amenda, jeune architecte et communicateur explique que l’indépendance doit être une quête perpétuelle pour le développement.
Selon lui, « la véritable indépendance demeure une lutte. Ce n’est pas un acquis. Le véritable défi aujourd’hui qui est un défi de développement, demeure une quête. Et puis, nous rappeler nous tous aujourd’hui, contemporain de notre époque, à notre devoir de construction de notre nation. »
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en Ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée