Jeudi dernier, Nairobi a reçu le ministre des Affaires étrangères du Somaliland, territoire somalien autoproclamé République indépendante depuis 1991 même si aucun pays ne le reconnaît officiellement. A l’issue de la rencontre, un tweet a provoqué l’ire des autorités somaliennes.
C’est un mot lourd de sens qui a relancé la tension. Le 27 juin, le ministère kényan des Affaires étrangères diffuse un tweet sur la rencontre entre son secrétaire principal Macharia Kamau et Yasin Hagi Mohamed, chef de la diplomatie du Somaliland.
Problème : le message parle d’intérêt commun entre les deux pays. Or le Somaliland est une ancienne colonie britannique, qui a proclamé son indépendance du reste de la Somalie en 1991. Aujourd’hui, il n’est toujours pas reconnu par la communauté internationale, et la Somalie le considère encore comme son territoire.
Mogadiscio en colère
Voyant donc inscrit le mot « pays » dans le tweet kényan, Mogadiscio a vu rouge. La Somalie a convoqué l’ambassadeur kényan et lui a remis une lettre de protestation dénonçant un « tweet injurieux », « un affront à sa souveraineté, son unité et son intégrité territoriale ».
Ce lundi, le Somaliland a lui parlé d’une action anti-diplomatique et d’une interférence des Somaliens, décrits comme « des agitateurs ». Hargeisa a rappelé que la communauté internationale avait beaucoup sacrifié pour reconstruire la Somalie, qui « ferait mieux de se concentrer sur ses défis sécuritaire et humanitaire ».
L’affaire illustre encore les tensions entre la Somalie et Kenya au sujet d’un litige frontalier maritime. Un conflit qui doit passer devant la Cour internationale de justice en septembre.
Source: RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée