Le pays a dépassé les 100 millions d’habitants et reste le troisième Etat le plus peuplé d’Afrique, derrière l’Ethiopie et le Nigeria.
La population égyptienne a atteint les 100 millions d’habitants, maintenant l’Egypte au rang de pays arabe le plus peuplé et troisième en Afrique derrière l’Ethiopie et le Nigeria, ont annoncé mardi 11 février les autorités. Le compteur électronique installé sur le bâtiment abritant l’agence égyptienne pour les statistiques (Capmas) est passé de huit à neuf chiffres, a constaté l’AFP.
« L’an dernier a été l’une des années les plus rapides à atteindre un million [de naissances] », a déclaré le général Khairat Barakat, patron du Capmas, assurant que ce cap avait été franchi en 216 jours en 2019. L’Egypte est le 14e pays le plus peuplé au monde. Le taux de natalité dans le pays a explosé ces trente dernières années, avec une moyenne de 1,5 million de naissances par an. Les Egyptiens étaient 57 millions il y a trente ans
La surpopulation a constitué ces dernières années un défi majeur pour les autorités, dont les timides politiques de limitation des naissances n’ont pas porté leurs fruits. « A part le problème physique de la densité de population, les problèmes sociaux se sont aggravés », explique à l’AFP Heba El Laithy, professeur d’économie à l’université du Caire. « Les pauvres ont tendance à faire plus d’enfants à cause de l’idée selon laquelle ils s’en sortiront économiquement sur le long terme », explique-t-elle, ajoutant que les enfants sont vus comme de futures sources de revenus pour aider leurs parents.
Le président Abdel Fattah Al-Sissi avait déclaré en 2017 que le terrorisme et la surpopulation représentaient les deux principales menaces pour l’Egypte, selon son gouvernement. Le dernier recensement, qui a aussi eu lieu en 2017, avait dénombré 95 millions d’habitants, un chiffre qui n’inclut pas les Egyptiens vivant à l’étranger.
Vendredi, lors d’une réunion du cabinet, le premier ministre Mostafa Madbouly a de nouveau exprimé cette inquiétude : « La croissance de la population est le défi le plus grand de l’Etat (…) et cela affecte la sécurité nationale. » Comme dans la plupart des pays arabes, la population égyptienne est jeune, avec 60 % de citoyens âgés de moins de 30 ans.
Environ 10 millions d’Egyptiens vivent à l’étranger, dont la plupart dans les pays du Golfe où ils se sont expatriés pour des raisons économiques, en particulier après les troubles créés par la révolte populaire ayant chassé le président Hosni Moubarak le 25 janvier 2011.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée