Les pays les plus pauvres du monde pourraient économiser plus de 12 milliards de dollars dus à des créanciers souverains et à d’autres créanciers cette année grâce à leur participation à un programme d’allégement de la dette, l’Angola économisant à lui seul quelque 3,4 milliards de dollars, selon des estimations publiées vendredi dans une nouvelle base de données de la Banque mondiale.
Les économies réalisées dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette liée à COVID-19 (DSSI) seront à court terme, car l’initiative ne prévoit que la suspension des paiements de la dette jusqu’à la fin de l’année. Il reporte ces paiements à une date ultérieure mais ne les annule pas immédiatement.
Le deuxième épargnant parmi les pays DSSI éligibles serait le Pakistan, avec 2,4 milliards de dollars, suivi par le Kenya avec 802 millions de dollars, selon les données ici
En termes d’économies par rapport au produit intérieur brut, le Bhoutan tirerait le plus d’avantages du plan avec 7,3% d’économies de PIB, suivi de l’Angola à 3,7% et de Djibouti à 2,5%.
Outre les économies estimées de chaque pays, la base de données comprend des détails sur la dette due aux institutions multilatérales comme le Fonds monétaire international ainsi que sur la dette bilatérale officielle et non officielle décaissée et le service de la dette dû par an.
Les responsables du FMI et de la Banque mondiale ont averti que la pandémie de COVID-19 frappera particulièrement durement les marchés en développement et émergents étant donné les niveaux d’endettement élevés, les fortes baisses des prix du pétrole et des autres matières premières et l’insuffisance des systèmes de santé.
Le DSSI est soutenu par le G-20, la Banque mondiale, le FMI et le Club de Paris des prêteurs souverains. La base de données offre un nouveau niveau de transparence sur les dettes et les créanciers, y compris la Chine, qui est devenue l’un des plus grands créanciers en Afrique et ailleurs au cours des deux dernières décennies.
La campagne Jubilee Debt a estimé que l’annulation des paiements de la dette des pays pauvres, y compris aux créanciers privés, libérerait plus de 25 milliards de dollars pour les pays cette année, ou 50 milliards de dollars si elle était prolongée jusqu’en 2021.
L’ONU, de nombreux pays africains et des groupes de la société civile ont demandé que l’allégement de la dette soit prolongé de deux ans pour permettre aux pays de se remettre plus pleinement du choc économique de la pandémie.
Source: Reuters Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée