Le Kenya a demandé à la Cour internationale de justice de La Haye le report des audiences très attendues sur la dispute qui oppose Nairobi à Mogadiscio concernant leur frontière maritime. Cette montée des tensions inquiète l’UA.
Les audiences devaient débuter ce lundi, mais à la demande du Kenya, la Cour les a reportées au mois de novembre prochain, alors que les motifs de conflit se multiplient entre les deux pays. En jeu : de très importantes réserves de pétrole et de gaz off-shore se trouvant sur 100 000 km2 de territoire litigieux.
L’Union africaine observe la montée des tensions avec vigilance, mais aussi un certain sentiment d’impuissance. La semaine dernière, à la fin d’un communiqué du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine, une petite phrase demandait au président de la Commission Moussa Faki Mahamat de s’impliquer pour trouver une solution à l’amiable à ce litige qui empoisonne les relations entre le Kenya et la Somalie depuis des années. Et suggérait même de nommer un envoyé spécial pour ce dossier.
Mais une source au sein de l’Union africaine se veut prudente, et même fataliste. Les deux pays campent sur leur position et n’entendent pas en bouger, indique-t-elle. Une médiation de l’UA dans ces conditions serait à ses yeux vouée à l’échec, puisque les Somaliens n’entendent pas dialoguer avant la décision de la Cour de La Haye. Et que le Kenya irait jusqu’à mettre en doute la légitimité de l’organe judiciaire de l’ONU.
Les diplomates de l’Union africaine ont bien tenté de faire valoir auprès des deux pays son « border program », qui a déjà arbitré des litiges entre la Tanzanie, le Mozambique et les Comores par exemple. Mais en vain. En attendant les audiences de La Haye, les relations entre les deux pays se dégradent au moindre prétexte.
Source: RFI/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée