La Turquie préfère ignorer l’accord militaire de Genève signé le vendredi 23 octobre entre les deux parties libyennes opposées pour un cessez-le-feu immédiat et global. L’accord stipule notamment le départ de tous les mercenaires étrangers dans un délai de 90 jours.
Quelques heures après la signature de l’accord militaire à Genève, le président turc a affirmé qu’il n’en tiendrait pas compte. Et son ministre de la Défense a publié les photos des membres des forces de l’Ouest libyen à l’entraînement.
Des Libyens entraînés en Turquie
Un geste suivi en Libye d’une déclaration de Salah Eddine al-Namrouche, ministre de la Défense au gouvernement d’entente nationale qui affirme que l’accord de Genève n’empêche pas l’armée turque de former les forces de l’Ouest libyen. Il annonce également que des dizaines de combattants poursuivent leur formation en Turquie en vertu de l’accord militaire signé avec Ankara en 2019.
Khaled al-Mishri, cet islamiste à la tête du Haut Conseil de l’État, doute de la capacité du camp Khalifa Haftar à tenir les engagements de Genève. À son tour, il affirme que les dernières résolutions ne concernent pas les accords militaires signés avec Ankara.
Or, Stéphanie Williams, l’envoyée spéciale de l’ONU, avait annoncé la suspension des entraînements sur le terrain libyen et de tous les accords militaires jusqu’à l’arrivée d’un nouveau gouvernement d’union nationale (GNA).
Par ailleurs, les ministres libyens des Affaires étrangères et de l’Intérieur étaient lundi à Doha pour signer un accord sécuritaire avec le Qatar en dépit des décisions prises à Genève. Doha et Ankara soutiennent le camp du GNA dans l’Ouest libyen. Tandis que Le Caire, Abou Dhabi et Riyad soutiennent le camp du maréchal Khalifa Haftar.
Source : RFI Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée