Les forces loyales au Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), basé à Tripoli, ont annoncé vendredi soir avoir mené un raid contre une base aérienne, dans le centre du pays, contrôlée par les forces du maréchal Khalifa Haftar.
« L’armée de l’air a frappé un rassemblement de mercenaires sur la base d’al-Joufra, détruisant un hangar des drones appartenant à un pays hostile », ont indiqué sur Facebook les forces pro-GNA, exécutif dirigé par Fayez al-Sarraj, sans dire à quel « pays hostile » elles se référaient.
Les deux camps rivaux en Libye s’accusent mutuellement de recourir à des mercenaires étrangers et de profiter du soutien militaire de puissances étrangères.
Les forces du GNA, reconnu par la communauté internationale, ont également affirmé avoir détruit un dépôt de munitions et touché un Illiouchine 76, un avion cargo « utilisé pour le transport de munitions et mercenaires vers la Libye ». Elles se sont félicité « du succès avec lequel tous les objectifs principaux ont été atteints » grâce aux « renseignements et des opérations de haut niveau ».
Les forces pro-Haftar n’ont pour l’instant ni confirmé ni démenti cette frappe. La chaîne « Libya Al-Hadath », pro-Haftar, a pour sa part mentionné un raid aérien contre cette base sans donner plus de précisions.
Base d’opérations et de ravitaillement
Après avoir été une importante plateforme militaire libyenne, la base d’al-Joufra sert aujourd’hui aux forces pro-Haftar de base d’opérations et de ravitaillement, reliant les villes de l’est et de l’ouest du pays.
Depuis début juin, l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar contrôle la région d’al-Joufra, située à plus de 600 km au sud de Tripoli, et a étendu son contrôle sur les villes et bases militaires importantes du Sud désertique libyen.
Samedi, l’ANL a annoncé de son côté sur Facebook avoir détruit « plus de dix cibles, soigneusement sélectionnées ».
Parmi ces cibles, selon l’ANL, se trouvaient une base à Syrte, dans l’est du pays, et des centres d’opérations, des moyens de défense aérienne, des dépôts d’armes et l’École militaire à Misrata, ville située à 200 km à l’est de Tripoli et d’où sont originaires les milices combattant les forces pro-Haftar près de la capitale.
Ces frappes adressent « un message important » : les opérations sont « sous haute surveillance » tout comme « les mouvements des gangs », assure l’ANL qui désigne par ce mot les forces pro-GNA.
Début juillet, un raid des forces pro-Haftar avait détruit un « centre de commandement de drones à Mitiga », seul aéroport fonctionnel de Tripoli, provoquant une brève suspension des vols.
Les combats aux abords de la capitale ont fait 1 093 morts et 5 752 blessés ainsi que plus de 100 000 déplacés depuis le début de l’offensive du maréchal Haftar le 4 avril pour la conquérir, selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée