En Libye, devant une situation enlisée, l’émissaire spécial de l’Organisation des Nations unies pour la Libye interpelle les pays qui se mêlent des affaires libyennes. Ghassan Salamé s’en est pris aux « acteurs extérieurs » qui aggravent le conflit en vendant des armes en dépit de l’embargo en vigueur depuis 2011.
Assez régulièrement, l’ONU appelle les pays impliqués dans la lutte en Libye à ne pas violer l’embargo. Il semble cependant que l’intervention indirecte de pays étrangers dans le conflit libyen progresse. Ces pays ne violent pas uniquement l’embargo sur les armes, mais envoient également de plus en plus de mercenaires qui participent à la lutte pour le compte d’une des parties en conflit. Selon Ghassan Salamé, les dangers et les conséquences directes, des interférences étrangères sont de plus en plus évidentes. Elles privent les Libyens, a-t-il mis en garde, « de contrôler leur avenir ».
Selon un dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU, la Jordanie, la Turquie et les Émirats arabes unis violent l’embargo sur les armes. Ces pays fournissent toujours à la Libye des armes « de manière régulière et parfois sans vraiment d’effort pour dissimuler la provenance », indique le rapport. Parmi les pays cités dans ce rapport figurent également la France et l’Égypte. Quant aux mercenaires, ils viennent majoritairement du Tchad et du Soudan, mais il y aurait aussi des combattants américains et russes.
D’ailleurs, sur le terrain, il y a régulièrement des illustrations de cette présence étrangères. Mardi, l’aviation du maréchal Khalifa Haftar a bombardé plusieurs cibles dans la ville de Misrata. L’Armée nationale libyenne, qu’il dirige, affirme avoir visé des blindés et des véhicules militaires livrés par un bateau turc. Et de leur côté, les forces de Misrata, fidèles au gouvernement d’union nationale, ont indiqué que parmi les avions qui ont participé aux frappes, il y avait un bombardier militaire émirati.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée