L’aggravation de la violence des militants ayant des liens avec l’État islamique dans le nord du Mozambique entraîne la faim de milliers de personnes alors qu’elles fuient leurs maisons et abandonnent leurs fermes, a averti mardi le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.
Les attaques de militants dans la province riche en gaz de Cabo Delgado, près de la frontière avec la Tanzanie, ont commencé en 2017. La violence s’est accélérée en 2020, les insurgés s’emparant de villes clés pendant de brèves périodes et frappant des cibles militaires et d’autres cibles clés.
Les opérations et les batailles rangées dans les villages reculés de la région entre les forces gouvernementales et les insurgés ont souvent fait des victimes civiles et la destruction des infrastructures, avec des dizaines d’écoles et de maisons incendiées.
Un communiqué du PAM indique que plus de 300 000 personnes ont fui Cabo Delgado vers les provinces voisines, traversant dans de nombreux cas la frontière nord de la Tanzanie hors de portée de l’aide humanitaire.
«Les dernières découvertes du système d’alerte précoce contre la famine FEWSNET indiquent que les communautés continueront de faire face à des niveaux d’insécurité alimentaire« de crise »(Phase 3 de l’IPC) jusqu’au début de 2021», indique le communiqué du PAM. «La situation est encore plus inquiétante étant donné que Cabo Delgado a le deuxième taux de malnutrition chronique le plus élevé du pays.»
L’organe de l’ONU a également averti que la migration causée par les violences risquait d’accélérer la propagation du coronavirus. La nation pauvre d’Afrique australe compte près de 7000 cas confirmés de COVID-19, avec 44 décès.
Le PAM a déclaré qu’il avait besoin de 4,7 millions de dollars par mois pour aider les personnes déplacées dans le nord du Mozambique.
Source: Reuters Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée