Environ 360 personnes risquent d’être infectées par le virus Ebola après un contact avec une personne infectée dans l’est du Congo, mais beaucoup d’entre elles sont hors de portée en raison des affrontements et de l’insécurité, a annoncé vendredi l’Organisation mondiale de la Santé.

Le Dr Michael Ryan, directeur exécutif du Programme de l’OMS pour les urgences sanitaires, a exhorté le gouvernement et toutes les parties à permettre aux travailleurs humanitaires d’accéder à plusieurs zones où le virus mortel pourrait se propager.

Des miliciens islamistes ont tué au moins 19 personnes dans l’est de la République démocratique du Congo, intensifiant leurs attaques contre les civils en réponse à une campagne militaire contre eux dans les zones frontalières avec l’Ouganda, ont annoncé mercredi des responsables locaux. 

Les assaillants, qui, selon les responsables, appartiendraient aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste ougandais, ont incendié une église catholique près de la ville d’Oicha.

Ryan a déclaré que bien que seulement 7 cas d’Ebola aient été enregistrés la semaine dernière, il n’a pas été en mesure d’éliminer le virus mortel en raison de l’insécurité.

«La difficulté que nous rencontrons collectivement à l’heure actuelle est juste au moment où nous avons besoin de cet accès illimité et sans entrave aux communautés que nous avons perdu cet accès dans des domaines clés», a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

« Il s’agit d’un développement très dangereux et alarmant », a-t-il déclaré.

Un chauffeur est mort du virus Ebola à Oicha, dans la province du Nord-Kivu, après avoir visité trois centres de soins de santé, a déclaré Ryan, ajoutant que de nombreux autres conducteurs avaient manipulé le corps lors des funérailles.

«Cette affaire a généré plus de 360 ​​contacts, ce qui représente un grand nombre de contacts pour tous les cas. Nous savons que cette personne était très contagieuse au moment de son décès. C’est pourquoi nous sommes si inquiets », a déclaré Ryan.

Au moins 62 des 200 contacts à Oicha ont été jugés à «très haut risque», a-t-il déclaré, mais les travailleurs humanitaires n’avaient localisé que 19 d’entre eux. Environ 159 avaient fui vers Kalunguta où la plupart étaient surveillés.

«Bien sûr, je ne pense pas que nous allons assister à une transmission explosive du virus Ebola simplement à cause de cet incident», a déclaré Ryan.

« Ce que je souligne, c’est le fait que nous sommes sur le point de finir, que si nous perdons cette opportunité, nous allons faire face à cette réalité pendant des mois », a-t-il déclaré.

Il y a eu 3 298 cas d’Ebola, dont 2 195 décès

depuis que l’épidémie a été déclarée en août 2018, a déclaré Ryan.

«Lorsque cette épidémie d’Ebola au Congo aura pris fin, la communauté internationale aura probablement dépensé 1 milliard de dollars.»

Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée