Avec plus de 9.900 cas officiellement recensés depuis le début du mois d’avril (pour un total de plus de 37.000 cas et plus de 690 morts jusqu’à présent) Madagascar fait face à une recrudescence des contaminations au coronavirus.
Face à l’afflux des patients dans les hôpitaux, de nouveaux centres de santé ont été ouverts et après des mois de résistance, les autorités ont finalement rejoint le programme de partage de vaccins Covax.
Un changement de stratégie
Jean-Louis Rakotovao, ministre de la Santé de Madagascar, expliquait ainsi il y a quelques jours cette nouvelle approche dans la lutte contre la Covid-19.
« Nous avons le virus qui est le variant sud-africain et ce virus a aussi une particularité, il déclenche des formes plus sévères, d’où l’augmentation des décès à Madagascar actuellement. On a eu des échanges avec les scientifiques malgaches puis nous avons décidé d’aller vers la vaccination.«
Un changement de stratégie qui permet à Madagascar d’avoir accès à ses premières doses de vaccin contre la Covid-19. Les autorités malgaches mettent par ailleurs à disposition gratuitement plusieurs médicaments, dont le paracétamol, et promettent de fournir davantage d’oxygène aux hôpitaux qui en manquent.
L’Etat met désormais de moins en moins en avant les vertus du Covid Organics, la tisane à base d’artémisia lancée en grande pompe il y a un an, sans pour autant la supprimer du protocole de traitement.
Pour Charles Andrianjara le directeur de l’Institut malgache des recherches appliquées (IMRA), qui est l’un de ceux qui ont mis en place ce protocole du Covid Organics, le changement de stratégie des autorités est juste une autre façon de protéger la population. « L’Etat est en train de satisfaire les besoins de tout le monde. Il y a des gens qui veulent absolument avoir les vaccins et il y a des gens qui ne veulent pas avoir de vaccins à Madagascar. Il faut donner à la population toutes les possibilités. La population peut choisir entre le vaccin, le Covid Organics, comme tous les (autres) médicaments pour lutter contre la Covid-19 » explique t-il.
Dans un premier temps, c’est le vaccin d’AstraZeneca qui devrait être administré sur la Grande île. Un vaccin pour le moment destiné aux soignants, aux forces de l’ordre et aux personnes âgées. De nouvelles doses sont attendues en septembre.
La sècheresse aggrave la famine dans certaine région de Madagascar.La famine, l’autre grand problème
Outre la pandémie de coronavirus, Madagascar doit également faire face à une sécheresse qui aggrave de jour en jour la famine dans le sud de l’île. La malnutrition aiguë qui touche les enfants a presque doublé en quatre mois, selon le Programme alimentaire mondial. Le PAM, qui aide déjà près de 750.000 Malgaches avec des dons de nourriture et d’argent, évalue à plus de 61 millions d’euros les besoins pour les six prochains mois, afin d' »empêcher une catastrophe ».
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée