Promouvoir le tourisme national à Madagascar pour soutenir les opérateurs de ce secteur durement touché par la fermeture des frontières il y a deux mois et demi et l’absence de visiteurs étrangers due à la pandémie de Covid-19… c’est ce qu’a annoncé le ministre des Transports et du Tourisme lors d’une séance de questions-réponses à l’Assemblée nationale en fin de semaine.
Depuis le début de la pandémie, la Confédération du tourisme de Madagascar a interpellé à plusieurs reprises le gouvernement pour obtenir un plan d’aide. Sans touristes, ce secteur clé qui représente 44 000 emplois direct et 300 000 emplois indirects se trouve dans une situation de plus en plus insoutenable.
« Venez-nous en aide ! », « stop au silence », ou encore « nous avons perdu notre travail », lance, sur sa page Facebook, la Confédération du tourisme de Madagascar où prennent la parole guides, tireurs de pousse-pousse ou encore piroguiers qui sont sans revenus depuis la fermeture des frontières.
Promouvoir le « tourisme national »
Se tourner vers le tourisme domestique, très peu développé dans le pays, pour sortir la tête de l’eau, est une bonne piste pour Jonah Ramampionona, le président de l’Association des tours opérateurs professionnels de Madagascar mais qui demande la mise en place d’une véritable démarche de la part de l’État : « Toutes les offres des opérateurs sont adaptées aux marchés internationaux et aux touristes européens notamment. Donc c’est ça notre souci aujourd’hui. Si nous arrivons à créer des offres adaptées au pouvoir d’achat des Malgaches, le tourisme national pourrait faire bouger les opérateurs touristiques. On pourrait par exemple développer l’herbergement chez l’habitant, les campings, des villages de vacances à moindre prix, etc. Cela pourrait attirer plus de nationaux pour visiter un site touristique.Seulement, jusque là nous n’avons pas encore analysé les stratégies. C’est l’État qui est en charge d’adopter cette stratégie et le protocole sanitaire sur ce tourisme national. »
Pour l’heure, le ministre du Tourisme, Joël Randriamandranto a anoncé le lancement d’un site internet dans les prochains jours qui regroupera notamment les offres des hôtels et des sites touristiques. Une approche qui ne pourra pas aider tous les acteurs du tourisme, explique Andriamaparany Randriamanana, membre de l’Association des guides de Madagascar : « Pour nous guides, ce n’est pas la solution. Si les Malgaches veulent faire du tourisme à l’intérieur du pays, ils organisent eux-mêmes leurs voyages. Prendre des guides, louer une voiture touristique pour faire un circuit, ce n’est pas encore dans la culture des Malgaches. Cette situation, c’est une catastrophe pour nous. Nous sommes au chômage. Nous avons fait beaucoup de démarches pour demander au gouvernement de nous aider un peu financièrement ou autrement mais nous n’avons rien obtenu. »
Une approche qui ne pourra pas aider tous les acteurs du tourisme, explique Andriamaparany Randriamanana, membre de l’Association des guides de Madagascar. « Pour nous guides, ce n’est pas la solution, estime-t-il. Si les Malgaches veulent faire du tourisme à l’intérieur du pays, ils organisent eux-mêmes leurs voyages. Prendre des guides, louer une voiture touristique pour faire un circuit, ce n’est pas encore dans la culture des Malgaches. Cette situation, c’est une catastrophe pour nous. Nous sommes au chômage. Nous avons fait beaucoup de démarches pour demander au gouvernement de nous aider un peu financièrement ou autrement mais nous n’avons rien obtenu. »
« Chômage technique »
Les opérateurs (hôteliers, restaurateurs, agences de voyages, guides, transports terrestres, etc.) réclament un plan d’aide d’urgence. « Les salariés ne seront plus payés à compter du mois de juin car les entreprises n’arrivent plus à couvrir leurs charges », indique un communiqué de la Confédération du tourisme de Madagascar publié en début de semaine.
« Il y a pas mal de tour opérateurs qui ont suspendu leurs activités parce qu’on n’arrive plus à payer les charges fixes, y compris les employés. On les met au chômage technique. Nous continuons de faire appel à l’État pour qu’il prenne ses responsabilités et qu’il regarde de près comment faire pour soutenir les opérateurs touristiques parce qu’ils ont toujours été aux côtés de l’État à travers le paiement des impôts. J’espère qu’il y aura des aides pour nous accompagner. 1,5 millions de Malgaches dépendent du tourisme. Si on supprime des emplois, cela va engendrer en plus de la crise sanitaire, une crise sociale et économique », détaille encore Jonah Ramampionona.
La semaine dernière, le chef de l’État Andry Rajoelina a promis la tenue d’une réunion avec les opérateurs du secteur privé.
Source: Rfi Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée