La capitale marocaine, Rabat abritera, du 5 au 7 décembre courant, une conférence sur un thème d’actualité à savoir « la Zone de libre-échange continentale et intégration régionale en Afrique (ZLECAF), en tant que levier de la croissance durable et de la création d’emplois », à l’initiative de la Chaire de l’OMC, Université Mohammed V de Rabat.
Organisée en partenariat avec le Programme des Chaires de l’OMC, la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies (Bureau de Rabat) et l’Institut Africain de Développement Economique et de Planification de Dakar, cette rencontre scientifique sera animée par des universitaires émérites marocains et étrangers qui se focaliseront sur une multitude d’axes se rapportant notamment au multilatéralisme commercial à l’épreuve du régionalisme et du plurilatéralisme, aux méga accords régionaux et ZLECAF et à la transformation structurelle en tant que levier d’intégration régionale en Afrique.
D’autres thématiques meubleront les travaux de ce conclave. Il s’agit de la consolidation et synchronisation des communautés régionales (CER) en Afrique, de la facilitation des échanges internationaux et réduction du coût de commerce en Afrique, des nouveaux paradigmes de développement et croissance inclusive et des dimensions institutionnelles et politiques de la ZLECAF.
Ainis, la conférence se propose de favoriser l’interaction et l’échange entre les chercheurs africains et du pourtour méditerranéen sur l’intégration régionale, la diversification des économies, et la transformation structurelle et institutionnelle comme leviers de développement durable et de confronter les résultats des études théoriques et empiriques sur l’évolution économique récente des pays africains et sur l’expérience d’autres régions en matière d’émergence et développement.
Les participants auront également à analyser le rôle de l’intégration régionale et des chaines de valeur régionales dans le processus de transformation et de diversification des économies, à explorer les potentialités de la coopération multilatérale en matière d’accompagnement du processus de transformation et de diversification des économies africaines et enfin à identifier les défis à relever par l’implémentation de la ZLECAF.
La conférence, initiée aussi en collaboration avec le Centre Africain de Politique Commerciale et le Laboratoire d’économie appliquée au développement (LEAD, Université de Toulon), consacrera la jorunée du 07 décembre à l’organisation d’un séminaire d’études doctorales ouvert à de jeunes chercheurs travaillant soit sur la problématique du colloque, soit sur des questions économiques, sociales et politiques intéressant les pays de la rive sud-méditerranéenne ou africains.
Entrée en vigueur le 30 mai 2019, la mise en place de la Zone de Libre Echange Continentale en Afrique, vise à réduire les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce dans un espace économique aussi hétérogène que fragmenté qu’est le continent africain. Elle a pour premier objectif donc d’encourager l’ouverture des marchés et la facilitation du commerce, et à harmoniser les règles de commerce à travers le continent africain.
Un grand challenge lorsqu’on sait que vu le nombre de pays participants, la ZLECAF est la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), couvrant un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs pour un produit intérieur brut (PIB) cumulé de plus de 2.500 milliards de dollars.
Dans un monde incertain et instable en raison de la succession des crises économiques et financières et des développements géostratégiques récents (printemps arabe, aggravation des risques sécuritaires de l’espace sahélo-saharien, etc.), les pays d’Afrique du Nord se trouvent confrontés à de nouveaux défis, au premier rang desquels l’édification d’économies diversifiées résilientes aux chocs externes, à même d’assurer un développement durable et inclusif, lit-on dans une présentation de la conférence.
Outre les facteurs extérieurs, le ralentissement de la croissance dans ces pays (plus de 10% en 2003 pour la zone Moyen Orient-Afrique du Nord selon le FMI, contre seulement 3 à 5% entre 2005 et 2018) est en partie attribuable au manque de diversification de leurs économies, au faible degré de sophistication de leurs systèmes productifs, et à la dépendance à l’égard d’un nombre restreint de partenaires.
En outre, la qualité des institutions et de la gouvernance n’ont pas permis de constituer un cadre propice aux dynamiques de croissance et de développement. La transformation structurelle et institutionnelle apparaît ainsi comme l’une des priorités politiques dans la région.
Dans ce contexte, le rôle de l’intégration régionale comme levier de la diversification et de sophistication des économies sud-méditerranéennes et subsahariennes, et donc d’une meilleure insertion dans l’économie mondiale, constitue un objet d’étude d’intérêt majeur.
Pour ne pas enfermer les économies dans une spécialisation peu porteuse, une progression dans l’échelle des avantages comparatifs, par remontée de filières et création d’activités nouvelles dans les secteurs à haute valeur ajoutée, est nécessaire. Une politique industrielle coordonnée orientée vers la sophistication des processus de production et des exportations pourrait alors constituer le levier d’un changement structurel en mesure d’assurer la stabilité sociale et la transition politique pacifique.
Source: Apa news/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée